samedi 27 novembre 2010

Arlt - Je voudrais être mariée


Il y a des initiatives qui doivent être encouragées. Pinkushion un de mes webzines favoris tant sa ligne éditoriale se confond avec mes goûts a entrepris un projet : A Minute Seen. Le concept est simple : faire apparaitre à l'aide d'un plan fixe les visages des musiciens d'un groupe sur un de leurs morceaux. Les premiers à inaugurer le jeu sont les membres de The Daredevil Christopher Wright. Et les derniers en date les cubesque Rubik. Le résultat est intéressant dans le sens que cela permet de mettre un visage plus humain sur un groupe, en l'occurrence ici plusieurs visages !

Mais ce qui motive cet article, c'est la vidéo des protagonistes de Arlt. Revoir la mer, dont le chant est outrageusement répétitif mais illustré visuellement d'une manière des plus intrigantes. Il y a quelque chose qui se passe, ce quelque chose qui transpire sur leurs visages qui m'a fait me poser et m'intéresser à eux alors que naturellement j'aurais continué ma migration vers le Sud. M'enfin, c'est La Rouille, titre d'ouverture de leur album La Langue qui nous permet de faire connaissance avec le duo parisien : Eloïse Decazes pour la demoiselle et Sing Sing pour le barbu. L'un fut remarqué avec un EP solo Ton Pire Cheval, l'une a enregistré des interprétations d'air médiévaux avec un certain Eric Chenaux.

C'est sur cette dernière que j'ai envie d'insister et qui est le pourquoi de mon article. Sur La Langue, l'exercice est répété avec le morceau Je voudrais être mariée, reprise poignante d'une chanson paysanne traditionnelle. Ce morceau est à écouter de toute urgence.

Arlt - La Langue sur Deezer

vendredi 12 novembre 2010

Jacky Chalard - Je Suis Vivant, Mais J'ai Peur De Gilbert Deflez


Y avait cette chanson que j'avais entendu sur une mixtape. Arrangements minimalistes, ésotériques, façon space age avec voix off qui discoure sur la pluralité des mondes, les possibilités infinies que notre cerveau peut nous offrir, bref, un discours new age. Ça va bientôt faire un an que mon ordinateur a rendu l'âme avec les neurones qui m'ont permis de situer la mixtape sur le web. Je vous rassure, je n'ai toujours pas trouvé. Si, peut-être, il y a de forte chance que ce soit Gilbert Deflez

Je Suis Vivant, Mais J'ai Peur, obscur rareté éditée en 1974 va enfin recevoir ses lettres de noblesse avec cette réédition de 2010 chez Finders Keepers. Ce disque est un voyage psychédélique et complètement barré, narré tel un podcast radio. Le prologue sera plus explicite :

"Au large de la terre, un homme sort lentement d'hibernation. Peu à peu, ses souvenirs lui reviennent. Il revoit les personnages étranges qui ont croisé sa route en cette fin de siècle : un chef de la police aux curieuses notions de charité, un homme-oiseau, une femme particulièrement "prenante", des politiciens aux combines "fracassantes", et les savants d'une Base aux expériences déroutantes... Dans une réminiscence baroque, l'homme revit l'interrogatoire étouffant et les mutations d'une terre malade qui l'amenèrent jusque après l'apocalypse...

En fait, ce disque est né de la rencontre de Jacky Chalard et Gilbert Deflez. Le premier étant le bassiste du groupe pop français Dynastie Crisis qui en l'occurrence aura pondu la toute première chanson rap ! Le second écrivain de science fiction, voix et ungooglable (putain). Le résultat est bluffant, fou, aux confins de je ne sais quoi. Une expérience à vivre de bout en bout. Tout à fait avant-gardiste pour son temps. 

TTC & dDamage - Trop Singe


Encore du contenu inédit sur la toile. Aujourd'hui, c'est le morceau phare Trop Singe de l'EP du même nom que j'uploade pour mettre vos oreilles à rude épreuve. Je connais TTC pour le tristement célèbre Bâtards sensibles. En m'y intéressant de plus près, j'ai découvert que la bande à Tido Berman, Teki Latex et Cuizinier à travers une collaboration avec La Caution avaient pondu un effort tout de suite plus intéressant : L'armée des 12. Ici, c'est dDamage qui mixe le verbe des trois MC pour un morceau assez difficile d'accès au premier abord, mais brut de décoffrage il faut l'avouer pour 4min34 intenses, torturées, de bouillie furieuse. A ne pas jeter dans toutes les oreilles.

TTC et dDamage - Trop Singe

A Second Of June - Days Of Dew


C'est assez rageant de tomber sur une chanson qui soit aussi exceptionnelle et ne pas pouvoir la situer. En fait, la situer n'est pas vraiment le problème. Days of Dew peut-être rencontrée sur l'album Herzfeld Orchestra, réalisé par un collectif d'artistes issu du label strasbourgeois Herzfeld. En creusant un peu, on découvre que ce sont deux membres du groupe A Second Of June qui en sont les géniteurs. Mais que ce soit la production collective du label ou le travail du groupe pré-cité, rien d'autre me transcende. Me voila démuni face à une chanson à démanger le canal lacrymal du premier pèquenot venu. Chanson solitaire. Bien sûr il y a eu des précédents, cet air de déjà vu. Mais tant de brio dans l'exercice. Face à l'ineffabilité de la chose, place aux bits. 

Herzfeld Orchestra - Days Of Dew

Det Gamla Landet - Tolv Under


Comme l'indique A Decouvrir Absoluement, le webzine où je suis allé chercher matière à rédiger, Det Gamla Landet, des suédois, est le genre de formation à officier au sein d'une ville portuaire. Des chansons pour les marins, des marins loins de chez eux, avec le mal du pays, une mélancolie à partager autour de breuvages houblonnés avec des inconnus animés par le même désarroi. On essaye de s'amuser. Mais cet ennui, ce vide...

Concert : Dysto, ACWL - 24 avril @ Le Fairfield, Toulouse

J'avais l'intention de rédiger un article sur Indochine. Une diatribe pour m'élever face aux individus qui les dénigrent. Je me serais positionné en tant qu'avocat du diable et je vous aurez fait bouffer du Canary Bay à vous vomir dans la bouche les uns les autres. C'est que les Indochinois c'est du root pour moi. Mais en fait j'ai eu la flemme. C'est surtout ce signe là qui m'a fait me décider sur le sujet de l'article. Je suis somnambule parfois. Ca se traduit par le fait qu'au matin, je me réveille avec quelque chose dans mon lit. Une fois, ce fut ma console WII qui vint se blotir dans mes bras. Je l'ai remercié en branlant sa télécommande toute la journée. Aujourd'hui, intacte dans son célophane, c'est la galette de Dysto qui est venu squatté mon duvet. 

Des concerts pourris, j'en ai fait. Dans le genre où les mecs sur scène sont plus nombreux que les gens dans le public. Dans le genre que dès lors que tu quittes la salle, le groupe se retrouve comme un con à jouer devant personne. Ce concert du 24 avril aurait pû être de cette trempe. Le Fairfield, j'en avais le souvenir d'une salle comble pour la venue de Kimya Dawson, tellement blindée que la seule place que je me suis trouvée, c'était sous la chaise en osier de la grosse madame. Mais ce 24 avril, le public se résumait au personnel du bar, les membres des deux groupes, mon rendez-vous amoureux et moi. Dysto, comme leur nom l'indique est un groupe punk/rock qui fait usage de la dite pédale. J'ai peu de souvenir de leur set. (c'est que bon j'avais déjà commencé à faire les bisous)


C'est bien beau tout cet amphigouri mais tâchons de t'instruire un minimum, lecteur. Non pas que toutes ces hormones ne me tournèrent pas un peu la tête, que quand même rouler des gros palôts sur Embrasse-Moi c'est foutre cool mais la prestation des ACWL-iens -taggle je suis putain de objectif- me surpris agréablement. ACWL c'est le groupe qui a connu un vif succès catapulté par sa collaboration avec la bande à Nicola Sirkis en assurant leurs premières parties. Suivera en 2005 un sophomore de bonne facture où figure un duo avec le leader de L'aventurier. Un troisième album médiocre en 2009. Un groupe qui commence à tomber dans l'oubli. La déchéance : le groupe se retrouve à jouer à Toulouse en ce 24 avril devant juste une personne venue pour eux.

Le set qu'ils proposèrent était tout de fois admirable. Se délestant du côté goth/new wave qui caractérise leurs efforts studios (façon Indochine quoi), c'est en acoustique qu'ils se sont produits. Des influences hispaniques, une fraicheur façon Lonley Drifter Karen, des arrangements intelligents qui donnèrent au tout un relief miraculeux. Accompagné par l'atout majeur du groupe : la voix envoutante, lyrique parfois de leur chanteuse. On quittera la salle avant la fin parce que voila. Enfin bon, tout ce qu'il faut retenir, c'est que cette nuit là, je ne saurais dire si j'étais ou pas somnambule mais au petit matin, il y avait une fille dans mon lit. ( edit : la fille :) edit2 : plus maintenant, ahah! :D )