dimanche 30 janvier 2011

INDY Punkryden Mixtape : January 2011


1. Mosquito Hawk - Tjutjuna
2. La Colonie de Vacances - My Athlet
3. Caribou - Bowls
4. The Books - All You Need Is A Wall
5. Jackie Oates - Coastal Road
6. Emeralds - Candy Shoppe
7. Herzfeld Orchestra - Days Of Dew
8. Jacky Chalard - Interrogatoire
9. Montreal On Fire - Your Yes Sounds Like A No
10. John Grant - Caramel

INDY Punkryden Mixtape : January 2010

dimanche 23 janvier 2011

Cinéma : Faites le mur ! (2010)


Faites le mur ! est en pas mal de point similaire à Grizzly Man de Werner Herzog. C'est un documentaire sur un homme aliéné qui fait un documentaire. Là où le réalisateur allemand se permet de juger les images de Timothy Treadwell, mort pour avoir pensé que les hommes et la nature pouvaient cohabiter, Banksy, le réalisateur de Exit Through The Gift Shop (titre original) évite cet écueil. Banksy c’est avant tout un artiste urbain connu pour ses pochoirs et installations à caractères anticapitalistes. Donc, Faites le mur ! est un documentaire réalisé par Banksy sur Thierry Guetta qui lui même compilait via sa caméra des images de Banksy. C’est que Thierry Guetta, c’est le fameux dérangé.

En tout premier lieu, à travers l’objectif de Thierry Guetta, c’est tout un monde nouveau qui se découvre à nous : celui du street art. Le bonhomme collectionne depuis des lustres des milliers d’images d’artistes de rue qu’il côtoie. Citons entre autres les français Space Invader et Zevs. On en apprend plus sur ce monde alternatif dont le leitmotiv commun est  “les véritables vandales de notre société sont ceux qui construisent des immeubles plus hideux les uns que les autres et non ceux qui dessinent sur leurs murs”. Thierry Guetta est un boulémique, il en veut encore plus : une rencontre avec l'insaisissable Banksy est synonyme de Graal. C’est la rencontre avec ce dernier qui donnera l’impulsion de ce documentaire. Réalisé par Banksy car Thierry Guetta est un fou furieux, rappelons le. 

Si la première partie du film nous permet de mettre un pied dans ce monde, de toucher cette passion qui anime une petite tribu d’irréductibles, de goûter à la liberté, de se sentir animé par ce romantisme révolutionnaire, la seconde partie est tout autre. Thierry Guetta décide de passer le cap et il devient Mr Brainwash. Impuissant, on assiste à la préparation de son exposition. Le personnage légèrement gauche jusqu’alors se révèle être horriblement cynique et industrialise la création de ses oeuvres : une sorte de pop art sans âme. On a donc un aperçu des dérives grotesques qui a trait à l’art moderne, le street art serait en passe de subir le même sort...

Faites le mur ! fait naître des interrogations quant à la véracité des faits. Cette collection d’images est une mine d’or ; il est difficile de nier que ce film est le témoignage le plus important sur ces Robins des Bois des temps modernes. Mais le clownesque de Mr Brainwash est dérangeant, il rappelle celui de Sacha Baron Cohen dans Borat. Et pourtant MBW (Mr Brainwash) est un artiste montant qui a une impact réelle dans la sphère de l’art. On est en droit de s’interroger. Mais il en demeure que ça ne changera pas la qualité de ce film. L’Histoire est bien un concept qui prend effet sur le papier. Le monde du street art, lui n’est qu’éphémère. Ce film? Ne serait-ce pas finalement une énième blague de Banksy?

vendredi 21 janvier 2011

Cinéma : Rubber (2010)


Rubber, c'est l'ovni de 2010. Ne pesons pas nos mots et osons dire de la décennie. Non pas comme objet volant comme on a coutume de l'entendre, ici notre équipe d'ufologues vous le dira : il est roulant ! Ce long métrage tourne autour d'un pneu. Robert, qu'il s'appelle, abandonné dans le désert, subitement sans rien demander à personne se meut. Rien de grave pour l'instant, j'espère que je laisse personne sur le bord de la route, tout le monde suit ? Ce démon de pneu, disais-je, se révèle être en fait un pur psychopathe. Ca se caractérise principalement par des explosions de têtes de pauvres gens croisés sur son chemin. Réjouissant.

Quentin Dupieux aussi connu sous le pseudonyme de Mr. Oizo en est à sa troisième tentative. On retiendra essentiellement Steak (2007) une comédie lourd-dingue très handicapée par le duo Eric et Ramzy. Une constante dans sa filmographie : le non sens. Dans Rubber, dès l'introduction on est prévenu, un shérif dans un monologue quasi-culte nous prévient que la réponse à toutes nos interrogations tombera sous le "No Reason". C'est qu'un road trip gore avec en vendette un protagoniste de caoutchouc magnifié au reflex numérique ce n'était pas suffisant. Equipé de jumelles, une bande de spectateurs scrute le déroulement du carnage. Pourquoi donc ? Pas plus de raisons que l'on en ait, nous spectateurs, de les observer sur notre coin de toile blanche.

Passé la blagounette du non-sens traitée avec le plus grand sérieux du monde, il reste un film attachant. On se surprend à jouir d'un sentiment de liberté lors des longs plans séquences lorsque Robert s'adonne à sa fonction première : rouler, rouler, rouler ! C'est certain que ça laisse une grosse place à l'anthropomorphisme. Amusant de penser qu'il est amoureux de la jolie fille ; que son plaisir est de regarder les programmes télévisés ridicules... sa "personnalité" reste toutefois très opaque. On pourrait croire qu'il n'y ait pas assez d'éléments pour faire un film mais c'est faux. La mise en scène est fluide, la bande son signée par le moustachu de chez Justice est tout bonnement parfaite, le cadrage inviterait au lyrisme tellement c'est bien pensé. Bref on est juste en face d'une oeuvre qui a ses propres codes. Un cinéma qui propose autre chose.

dimanche 16 janvier 2011

Cinéma : Europa (1991)


Lars Von Trier c'est un peu mon réalisateur préféré. Il est surtout connu pour être l'un des deux pères fondateurs du Dogme95 avec Thomas Vinterberg. "Les Idiots" pour l'un, "Festen" pour le second. Deux films pour ces réalisateurs danois qui inaugurent un cinéma d'un autre genre. Des règles strictes pour une réalisation "Do It Yourself" qui se veut à l'opposé des grosses productions de l'époque et ceci pour voir son film estampillé Dogme95. C'est toutefois "Festen" qui remporte mes suffrages car c'est tout simplement un chef d'œuvre.

Ce que j'affectionne chez Lars Trier (j'ai retiré la particule car c'est mon pote), c'est que chacun de ses films sont différents. "Dancer In The Dark" une comédie musicale avec Björk. "Antichrist" un film d'horreur avec Charlotte Gainsbourg. "Le Direktor" une comédie. Nan, je me trompe. Chacun de ces films ont quelque chose en commun. C'est ce grain de folie. Et c'est "Dogville" avec Nicole Kidman par lequel je suis complètement tombé sous le charme du réalisateur : 3h d'un film avec décor minimaliste de théâtre et prendre un plaisir monstre rien qu'avec la substantielle moelle de l'essence de l'humaine condition (je fais des phrases horribles des fois) : un défi réussi!

Et "Europa" dans tout ça ? "Europa" vient avant tout ces films pré-cités. De ce que j'ai pu lire, il vient s'inscrire dans une trilogie en E et plus précisément sur l'Europe avec "Element of Crime" et "Epidemic". Je préviens : je n'ai pas le bagage nécessaire pour en parler sérieusement. Tout ce que je peux dire c'est que la photographie est magnifique. Pour un film en noir et blanc aux allures de vieux polard des années 50, je le trouve pas une seconde pénible. Je parlais de grain de folie : ici c'est la surimpression d'images en couleurs, des éléments ou scènes clés qui ressortent du noir et blanc, influençant probablement plus récemment... "Sin City" ! Bref, on se croirait dans un vieux Hitchcock et visuellement c'est irréprochable.

Petit mot sur l'histoire. Leopold, une jeune américain d'origine allemande décide d'aller travailler dans une compagnie ferroviaire de l'Allemagne de 1945 pour participer à l'effort de reconstruction. Il va se retrouver le pantin d'une organisation nazie qui le fait chanter pour qu'il fasse exploser la ligne de chemin de fer sur laquelle il officie. Notre héros s'évertue pendant tout le film a ne pas choisir son camps, cela va t'il lui rapporter ? Il découvre aussi l'amour et ses contradictions. Le scénario est complexe mais on y reste accroché jusqu'à la fin. On a donc un thriller prenant... qui d'ailleurs alors que le suspens est à son comble arrive à nous faire rire. 

Bref, "Europa" est un pur chef d'œuvre. Il mérite amplement un 5/5 que je n'accorderais qu'à une poignée. On est face à une œuvre méconnue du grand public, c'est certain que les cinéphiles y trouveront leur compte. Merci Lars Von Trier !