samedi 30 juin 2012

Pythagore ou L’école d’Athènes

“Le carré de la longueur de l’hypothalamus est égal à la somme des carrés des lombaires des deux autres côtés.” C’est dans les grandes lignes ce que tout élève de 4ème est en mesure de régurgiter quand on lui évoque le nom de Pythagore. On connait le théorème mais personne ne sait vraiment à quel énergumène on lui attribue la paternité. Avant même sa naissance, il était déjà dit qu’il allait terminer dans ton manuel de mathématiques. En effet, la Pythie de Delphes aux détours d’une énième inhalation de vapeurs psychédéliques, avait annoncé à son père le caractère exceptionnel du futur rejeton. Le papa tout content décida alors d’appeler son fils celui qui fut «prédit par la Pythie». Pitié, j’en envie de dire. C’est un peu comme appeler son fils «Batman», «Zidane» ou «Skywalker» ; avec de tels prénoms ça n’en fera pas un messie -sauveur de Gotham City, la coupe du monde de football, l’univers tout en entier- pour autant. Et pourtant, malgré les probables railleries de ces petits camarades à l’école de la vie, Pythagore était déjà de ceux qui se distingue : grand sportif car dès l’âge de 17 ans il avait performé sèvère aux JO dans les compet de pugilat. Pythagore, pas le genre de type à qui fallait chercher des noises donc.

On dit que les voyages forment la jeunesse ; après le culte du corps, Pythagore à l’âge de 18 ans part s’initier aux grands Mystères. Il bourlinguera pas mal de l’Egypte à la Crète en passant par le Liban. Pendant près de 20 ans, il sera donc initié au contact des mages, hiérophantes et autres prêtresses desquels il suivra les enseignements. Ils feront des maths quoi. Appliqué à l’astronomie, la géométrie, etc. Mais le tout dans un cadre très empreint de mysticisme, dans un vrai esprit d’ésotérisme. On peut facilement imaginer notre ami Pythagore après un jeune d’une semaine recevoir enfin l’enseignement sacré d’un type en toge dont le visage est caché par un masque de hibou : «Du second degré l’équation tu résoudras, son discriminant d’abord tu calculeras!». Fort de ses expériences, il reviendra au Pays fonder ses communautés pythagoriciennes, confrérie assez sectaire où tu rentres pas si on aime pas ta frimousse. L’école couvre tous les domaines de la vie : musique, politique, médecine, etc ; on y mange des légumes, on respecte sa femme et on fait des maths! On y fait voeux de silence pendant 5 ans car à l’issu de cette période quand tu ouvres la bouche c’est pas pour sortir un troll. Certains aussi font des grandes découvertes comme Pétron qui était convaincu de la pluralité des mondes et donnait d’ailleurs le nombre de 183 ; car oui 183 si tu disposes les mondes comme ça, t’as vu, bah, ça fait un triangle.


Des représentations du bonhomme, j’ai envie d’introduire celle du peintre italien Raphaël : L’école d’Athènes. Toile exposée dans «La Chambre des Signatures» au Vatican, c’est celle que je trouve la plus exceptionnelle. «La Chambre des Signatures» étant la pièce où le Pape effectue des signatures. S’il était grand fan des profiteroles, la pièce se serait sans doute appelée «La Chambre des Profiteroles», ce qui n’est malheureusement pas encore le cas. Dans son oeuvre Raphaello a voulu rassembler toutes les figures majeures de la philosophie antique auquel pour certain il colle le visage d’un artiste qui lui est contemporain. Par exemple, au premier plan, boudeur, on retrouve Héraclite (9) le philosophe pessimiste sous les traits de... Michel-Ange. Connaissant le caractère relou de ce dernier et ses relations tendus avec son rival Raphaël, je pense pas que ce soit vraiment un hommage. Sans me lancer totalement dans une description fastidieuse, lumière sur Diogène de Sinope (12), le type qui glandouille sur les marches (mon préféré). Premier punk à chien de l’histoire, il est représenté avec son écuelle car oui histoire de faire rager les conformistes, il s’était mis en tête de vivre comme un chien. Là haut, c’est Platon (10) sous les traits de la jouvencelle Leonardo Da Vinci. Enfin, à gauche, Pythagore (5) focalisé sur son bouquin ; sûrement entrain de se demander si ça serait pas mieux de remplacer hypothalamus par hypothènus ; ça changerait quoi?


vendredi 22 juin 2012

Guerre du Football

Du football, j'en ai totalement rien à carrer. Et pourtant la confrontation qui aura lieu ce soir entre l'Allemagne et la Grèce dans le cadre de l'Euro 2012 à quelque peu éveillé ma curiosité. Dans un contexte économique très difficile, la péninsule hellénique, où les plans de rigueur pèsent, mise désespérément sur cette rencontre pour adoucir la crise. Une hypothétique victoire suscite une grande émotion tant elle promet à ses habitants d'oublier pour un temps l'austérité, d'avoir enfin quelque chose à fêter. L'inverse ne ferait qu'enfoncer le pays dans la dépression. Austérité dont l'Allemagne, grande puissance économique européenne, est toute désignée comme responsable par la politique qu'elle impose à un pays déjà sur-endetté. D'un point de vue sportif, la victoire de l'Allemagne est considérée comme une formalité. Et pourtant les espérances que porte l'équipe challenger sont des plus démesurées...

Cette actualité illustre bien comme le sport peut être vecteur d'une symbolique qui dépasse son cadre. Mais rien de bien nouveau. En juillet 1969, le Honduras et El Salvador, deux seuls états centre-américains se partageant l'isthme dans le sens Nord-Sud de façon complémentaire sont rentrés en conflit. C'est dans un contexte économique et politique houleux (croissante démographique forte et nécessité de réforme agraire) que les deux états jouaient les matchs éliminatoires pour la coupe du monde de football qui devait se dérouler l'année suivante. Les matchs aller puis retour furent sujet à multiples altercations complètement abhérantes (privation de sommeil des équipes visiteuses, injures, incendies, ...) qu'il m'est impossible d'en résumer les tenants et les aboutissants sans paraphraser Wikipédia. Les deux pays ayant gagnés un match chacun, c'est dans une atmosphère explosive (viols, meutres), qu'El Salvador fut désigné vainqueur par 3-2 lors d'un match à Mexico le 26 juin.

Les émeutes ne s'arrêtèrent pas pour autant (explusions, escarmouches à la frontière) car le conflit atteint son paroxysme le 14 juillet quand El Salvador, beaucoup plus militarisé, lâcha une bombe sur la capitale hondurienne. La «Guerre de Cents Heures» ou plus sobrement appellée la «Guerre du Football» débuta. Pas aussi courte que le «Bombardement de Zanzibar» avec ses quelques 40 minutes, les 4 jours de conflits en Amérique Centrale furent cependant meurtriers (2000 morts) et destructeurs (50 000 sans-abri). C'est le 19 juillet, sous la pression de la communauté internationale et l'Organisation des Etats Américains que les Salvadoriens retirèrent leurs troupes. Deux jours plus tard, le monde entier retient son souffle car c'est non pas un petit pont mais un petit pas que Armstrong fera sur la Lune. Pour en savoir plus sur ce conflit passionnant et dont personne n'a jamais entendu parlé, j'invite à la lecture de HONDURAS - EL SALVADOR La guerre de cent heures un cas de « désintégration » régionale par Alain Rouquié, article des plus complets.  

mardi 12 juin 2012

Limbo, Humble Indie Bunble & Which


Je ne sais pas si je vous l'ai déjà dit mais c'est fou, comme je peux aimer le N&B et les monochromes. C'est pas pour dire mais j'en ai pris pleins les mirettes tout au long de mon parcours dans les Limbes, ce lieu incertain  que les enfants rejoignent s'il meurent avant d'être baptisés. Développé par le studio de jeux vidéo danois Playdead, Limbo se résume à un speech des plus simples : incertain du sort de sa soeur, un garçon entre dans Limbo. Le gameplay tout aussi épuré consiste uniquement à aller de l'avant en évitant les pièges meurtriers qui jalonnent notre avancée. Oui, ce jeu est d'une infâme cruauté ; la mort, implacable, frappe, écrase, transperce, déchiquète notre jeune héros dont la présence en ces lieux n'est guère appréciée. La direction artistique du jeu se veut suffocante, tel un épisode onirique les contours sont mal définis, les rencontres spectrales, vos plus infâmes cauchemars patientent tapis dans l'ombre. Acclamée par les critiques et relayé très vite au rang de chef d'oeuvre, ce serait dommage de passer à côté sachant que...

La cinquième édition du Humble Indie Bundle propose le jeu à somme libre mais nécessaire. Ce n'est pas le tout car pour la somme minimale de 8$, ce sont huit jeux indépendants à succès (et leur OST) qui sont offerts au téléchargement dans le bundle (Braid, Super Meat Boy, Amnesia, ...). Il n'y a pas tergiverser plus longtemps car l'achat séparé reviendrait à dépenser 155$ ; surtout que Chrisindimukkah ne dure pas toute l'année. Le Humble Indie Bundle invite les internautes, comme précisé précédemment, à fixer le prix qu'ils semblent le plus adapté. Mais il propose en plus de répartir la somme entre les différents développeurs, d'octroyer un pourcentage à des associations humanitaires (ici Child's Play et EFF) puis partager avec les fournisseurs de bandes passantes qui mettent à disposition les Giga sur ton ordinateur en moins de temps qu'il faut pour s'impatienter. On est donc dans une démarche consciente qui responsabilise l'internaute ; l'affichage en temps réel des statistiques de paiement vient prendre place dans une idée de transparence de l'action.


Maintenant évoquons Which. J'en viens à en parler car il y est question de monochrome et du fait que je me sente pas encore prêt à aborder Amnesia : The Dark Descent, présent dans le bundle. Voici donc un mini-jeu réalisé par Mike Inel, seul et unique fait d'arme du bonhomme. Il n'en reste que l'atmosphère lourde, poisseuse à laquelle le rendu visuel contribue beaucoup, en fait un escape room des plus terrifiants. Les différents plugins de développement graphique utilisés nous donne l'occasion d'évoluer dans un décor où les jeux de lumières ont de jolis effets moirés, les contrastes changeants au gré de nos mouvements. Je m'étends pas plus sur le concept du jeu : il faut trouver la sortie au plus vite car il fait pas bon s'éterniser! Surtout qu'on est pas seul. Je déconseille donc le jeu aux froussards, cardiaques et claustrophobes. Pour une immersion encore plus poussée (que je regrette de ne pouvoir pas tenter), il est possible de calibrer le jeu afin de faire l'aventure en 3D. Le jeu est disponible par ici et mets au défi les courageux de découvrir les deux fins altenatives!