jeudi 18 octobre 2012

Punkryden Mixtape : September 2012


Je ne sais pas trop comment m'y prendre mais il est nécessaire de prendre une décision. Plus le temps de trouver le moment le plus adéquat pour mettre ce point final sans quoi le lecteur se serait senti désemparé s'il avait été placé volontairement trop tôt. Pourquoi faire durer si ce n'est par habitude, tombant dans la caricature de soi même. La décision vient donc naturellement ; la Punkryden Mixtape s'arrête. J'RIGOLE! (ceci était une drôle histoire négative) Voila pour l'introduction, à ne pas à prendre au sérieux : on va enfin pouvoir parler musique. Notons tout d'abord que ce mois-ci la Punkryden Mixtape se fait radiophonique, les morceaux sont courts et vont pouvoir accompagner tes trajets en voiture. Barna Howard, le chouchou de Jazz, Blues & Co (que s'en est maladif) embraye en douceur ; du paysage défilant tu vas bien profiter car il est gentil il te laisse choisir une fenêtre. Propulsé en Pole Position du classement des bloggeurs 2012, j'aime pas qu'on me pousse mais il faut avouer que ce folkeux à ce je ne sais quoi d'intemporel. Daven Kaller quant à lui n'a aucun problème à se poser dans la BO de ton film d'horreur du 31 octobre prochain. On imagine qu'il sera forcément peuplé de zombies. Car oui, je ne suis pas propriétaire du guide de survie correspondant pour ne pas pouvoir mettre en pratique les salutaires conseils qui y figurent. Une instru minimale aux petits rognons! On accueille ensuite le rock binaire de Deerhoof toujours égal à lui même. On sort la 64 des cartons, notre plombier favoris est à l'honneur.  «Here we go!» Micachu, c'est tout groggy, biscornu, fait de bric de et de broc, susceptible de s'effondrer sur lui-même à chaque mesure mais ça à l'air de tenir quand même. Il y a eu ensuite cette volonté d'aller plus loin que le magnifique La Lechuza. Plongée en eaux profondes avec un titre post-rock formel par les canadiens de Esmerine où l'envie de remontrer à la surface se fait de plus en plus pressante. Non pas Yann Tambour et son magnifique projet qu'est Stranded Horse mais place plutôt au sénégalais Ablaye Cissoko. Ballade accompagnée à la kora à déguster sur un lit de confiture de griottes. Peter Broderick revient en cours d'année avec déjà un second album. Sur ce titre, l'intarissable jeune homme met en musique un flôt indiscontinu de palabres qu'il a couché sur papier se sondant. Le résultat est loin de ce que l'on connait de l'américain. Bonbon pop qu'on culpabilise un peu forcément ; Woods tout pardonné avait marqué 2011 de son Sun and Shade imparable. Barna Howard revient pour notre plus grand plaisir qu'on commencerait même à penser que Jazz, Blues & Co n'a peut être pas entièrement tord. Des quatre saisons, j'en avais le souvenir immuable de l'Allegro de l'Hiver. Max Richter nous fait redécouvrir avec brio les concertos. Ma préférence a évolué vers ce premier mouvement de l'Eté moins tape-à-l'oeil mais tellement plus intense. La chanson me restait sur le bout de la langue et il fallait que ça sorte ; Diane Cluck délivre une folk intimiste, au paroxysme de sa beauté brute sur ce titre en particulier. Enfin, Indian Wells se la joue Chris Watson. Où l'un nous faisait vadrouiller sur cette ligne ferroviaire mexicaine, le second nous fait vibrer au son des échanges durant un match à Wimbledon. VA FAIRE CETTE MIXTAPE !

1. Barna Howard - Let You Pick A Window
2. Daven Keller - Métronome 4
3. Deerhoof - Mario's Flaming Whiskers III
4. Micachu And The Shapes - Slick
5. Esmerine - Le Rire De L'ange
6. Ablaye Cissoko - Soutouro (Le secret du singe)
7. Peter Broderick - These Walls Of Mine II
8. Woods - It Ain't Easy
9. Barna Howard - Tinker Creek
10. Max Richter - Summer 1
11. Diane Cluck - A Phoenix & Doves
12. Indian Wells - Wimbledon 1980

mardi 2 octobre 2012

Ina Mihalache

C'est tout d'abord son élocution singulière qui fait mouche. Une économie vitale des mots, un phrasé décidé, qui confèrent à la jeune fille d'origine montréalaise un charisme tout particulier. C'est que dès son plus jeune age, elle se fera violence pour détacher cet accent québécois au profit -moins déroutant- du français. Installée à Paris depuis 2004, sur fond de Panthéon, je vous propose cette petite introduction où pèse un je ne sais quoi de décisif pour faire connaissance avec Ina Mi-ha-lache. On ne peut plus éducatif, il est sûr que son nom est mémorisé. A suivi le Cours Florent- monteuse à la télévision française- révélée en 2007 avec Deux cages sans oiseaux court-métrage de Mathieu Amalric, pour ma part c'est sous son pseudonyme Solange que Solange me parle.



Solange Te Parle donc. Débutée en en Novembre 2011, compilation de courtes vidéos bien produites mettant en scène Solange jeune fille solitaire et sédentaire, tourmentée par son quotidien, définitivement en proie au Syndrome d'Asperger. C'est la mise en scène de cette indisposition à appréhender le monde extérieur (à elle j'entends) qui trouble, amuse, pousse à la réflexion, indispose parfois. Dans la forme, elle fut tout de suite rapprochée de la clique à Norman Fait des Vidéos, la finesse en plus peut-être. Certains s'amusent à citer Desproges et sa Minute Nécessaire, pour ce goût de l'absurde c'est certain. D'autres crient à la vacuité. A vous de voir si Solange vous parle avec ce clip choisi par mes soins : Garçon. Pour les plus courageux, on jettera un oeil à son travail d'expérimentation sur Réussites/Patiences et ce guide enseignant une Technique de Retournement Nocturne!