dimanche 29 décembre 2013

TOP 2013


Musique


1. Foellakzoid - II
2. Essie Jain - All Became Golden
3. Kurt Vile - Wakin On A Pretty Daze
4. Fidlar - Fidlar
5. Jagwar Ma - Howlin
6. Chassol - Indiamore
7. Fauve - Blizzard (EP)
8. Bachar Mar-Khalifé - Whos Gonna Get the Ball from Behind
9. Arch Woodmann - Arch Woodmann
10. DARKSIDE - Psychic
11. Esmerine - Dalmak
12. Pantha Du Prince and The Bell Laboratory - Elements Of Light
13. Orval Carlos Sibelius - Super Forma
12. Heirlooms of August - Down at the 5-Star
14. RIEN - 2 (EP)
15. MGMT - MGMT
16. Nils Frahm - Spaces
17. Vampire Weekend - Modern Vampires Of The City
18. Fuck Buttons - Slow Focus

Cinéma


1. Tu seras Sumo - Jill Coulon
2. Gatsby le Magnifique - Baz Luhrmann
3. Samsara - Ron Fricke
4. Gravity - Alfonso Cuarón
5. La Vie d'Adèle - Chapitres 1 et 2 - Abdellatif Kechiche
6. Le Dernier Pub avant la fin du monde - Edgar Wright
7. Mud, sur les rives du Mississippi - Jeff Nichols
8. Prisoners - Denis Villeneuve
9. The Kings of Summer - Jordan Vogt-Roberts
10. Elysium - Neill Blomkamp
11. Hijacking - Tobias Lindholm
12. Tel père, tel fils - Hirokazu Kore-eda
13. Cloud Atlas - Andy Wachowski
14. Django Unchained - Quentin Tarantino
15. Spring Breakers - Harmony Korine
16. Hunger Games : L'Embrasement - Francis Lawrence
17. The Bling Ring - Sofia Coppola
18. 7 Psychopathes - Martin McDonagh

Littérature


1. Immortelle randonnée, Compostelle malgré moi - Jean-Christophe Rufin
2. Fleur de tonnerre - Jean Teulé

Séries



1. Vikings : Saison 1
2. Spartacus : La Guerre des damnés
3. Orange Is The New Black : Saison 1
4. American Horror Story : Coven
5. Trône de fer : Saison 3
6. Revenge : Saison 3

Jeux vidéos


1. Beyond : Two Souls - Quantic Dream
2. The Stanley Parable - Galactic Cafe
3. Antichamber
4. Grand Theft Auto V - Rockstar Games
5. Don't Starve - Klei Entertainment
6. Kentucky Route Zero (Act I&II) - Cardboard Computer
7. Proteus - Twisted Tree Games

Concerts


1. Shunsuke Kimura et Etsuro Ono - 15 septembre @ Jardin de la Maison-Atelier de Daubigny, Auvers-sur-Oise
2. Foals - 29 mars @ L'Olympia, Paris
3. Föllakzoid - 24 novembre @ Carré Bellefeuille, Boulogne-Billancourt
4. Arch Woodmann - 1 mars @ La Mécanique Ondulatoire, Paris
5. Animal Collective - 29 mai @ Trianon, Paris
6. Darkside - 31 octobre @ Pitchfork Music Festival, Paris
7. Kurt Vile and The Violators - 8 juin @ La Maroquinerie, Paris
8. Dan Deacon - 6 mai @ La Rotonde, Bruxelles
9. Ablaye Cissoko & Volker Goetze - 19 avril @ Le Zèbre de Belleville, Paris
10. Chassol - 10 novembre @ Palais des Beaux-Arts, Bruxelles
11. Groundation - 17 août @ Le Mont des Arts, Bruxelles
12. Alim Qasimov et Fargana Qasimova - 15 septembre @ Abbaye de Maubuisson, Saint-Ouen-L'Aumône
13. Om - 24 novembre @ Carré Bellefeuille, Boulogne-Billancourt
14. Brns - 17 avril @ Le Café de la Danse, Paris
15. Linda Perhacs - 2 décembre @ Divan du Monde, Paris

mercredi 25 décembre 2013

Lemongrabenstein


Inspiré de l'idée originale de Davejh.

mercredi 18 décembre 2013

Limousine - Lila


Il est indéniable que le post-rock est cinématographique. De par son élasticité rythmique et sa capacité à habiller les images sur la longueur, il prolonge l'action, transcende nos perceptions et touche au cœur. Lila, comme le camping-club des lilas ou encore cet éternel amour de vacances vers lesquelles parfois tes pensées se tournent, vise juste. Tourné dès potron-minet jusqu'à la nuit noire, Lila documente un dimanche d'août chez les campeurs demeurant tout prêt de la Dune du Pilat située dans le bassin d'Arcachon. Le court-métrage de 12min, réalisé par The Broadcast Club et produit par Autour de minuit, se veut sans artifice, une succession de petites histoires aussi triviales qu'intimes si on arrive à se les raconter. On y voit les gens qui vivent la chronologie qui agite la journée du camping, ça sent bon les vacances, et surtout la nostalgie, la nostalgie de ces journées d'étés qu'on aimerait qu'elles ne cessent jamais. La musique du groupe français Limousine qui en fait l'habillage sonore donne cette intensité palpable aux tranches de vie. Elle permet d'amplifier cet écho, rendre vie à cette réminiscence, qui te fera toi aussi dégringoler hilare la plus grande dune d'Europe, avant de reprendre ton souffle et enfin, rasséréné, perdre ton regard vers le soleil couchant.


mardi 10 décembre 2013

Femmes des années 70

Le 2 décembre dernier avait lieu un concert de l'artiste américaine folk Linda Perhacs. Une vieille dame à la voix si douce que ses chansons prêtent à une paisible rêverie. On était moins d'une centaine dans la salle pour l’acclamer. Rien d'exceptionnel en soi, mise à part que c'était la toute première fois qu'elle défendait devant un public quelques chansons de son album «Parallelograms». Qui date de 1970. Son album est à pleurer tellement il est beau et ce ne sont pas des artistes comme Sonic Youth, Devendra Banhart ou encore Daft Punk qui vont le contredire la citant comme référence voire même ayant collaborer avec elle. Ce qui en fait n'est le cas, que depuis tout récemment. Mystérieusement en 1970, la label qui l'a produite a juste sabordé la sortie de l'album. Pas de concert, pas de promo, un pressage vinyle moyen. C'est seulement 30 ans plus tard, en 2005, qu'un producteur la contacte pour lui proposer de rééditer son disque. Et oui, pendant ce temps là, une base conséquente d'admirateurs du disque s'était constituée grâce à la magie des internets. L'artiste accède à une reconnaissance inespérée, on parle même maintenant d'un second album. Son histoire est tout à fait étonnante quand on sait qu'elle a passé ces trois dernière décennies à poursuivre sa brillante carrière de dentiste! Étonnante, oui, mais son destin n'est pas unique. 


Trente ans que sont restées confinées, dans le grenier familial, les bandes d'enregistrements des chansons de l'allemande Sibylle Baier. Musicienne folk à ses heures perdues, après avoir enregistrée quelques titres entre 1970 et 1973, elle préfère finalement, occupation somme toute honorable, prendre soin de sa famille. C'est son fils trois décennies plus tard qui décidera de donner un second souffle au chant sensible de sa mère. Cela se traduira par la compilation «Colour Green» en 2006, disque à faire pâmer les anges, simple mais bouleversant. D'autres n'ont pas eu la chance de plaire du premier coup, c'est le cas de l'anglaise Vashti Bunyan qui, anéantie, préféra avorter prématurément sa carrière musicale en 1970 après l’échec commerciale de son premier disque «Just Another Diamond Day». Il aura fallu attendre les années 2000 pour qu'un réel revival de la musique folk se fasse sentir l'intronisant tardivement comme égérie d'un mouvement qui renaît de ses cendres! Quant à la France, on a Emmanuelle Parrenin qui vient de donner suite en 2011 à son premier album «Maison Rose» sortie en 1977. Sorcière folk aux multiples vies, partie en collectage de chansons traditionnelles dans une, recouvrant miraculeusement l'ouïe après un an de surdité dans une autre, Emmanuelle Parrenin, comme toutes ces femmes, témoigne qu'un épanouissement tardif est toujours possible, toujours aussi beau.

samedi 7 décembre 2013

Punkryden Mixtape : November 2013

1. Fujiya and Miyagi - Collarbone indie groove
2. The Derevolutions - Yell It Out! pop bariolée
3. Dahga Bloom - Adolf Hipster point Godwin
4. Angèle David Guillou - Kourouma délicate mélodie
5. Chassol - Oddisi (Yuksek Remix) rêve d'Inde
6. Ernest Gonzales - When Synchronicity Prevails progression electro
7. Marlena Shaw - Think about me diva soul
8. Chrome Sparks - Marijuana bienvenue dans l'éther
9. Révolution Musicale - Zazen dans les bois les bois!
10. Om - Haqq Al-Yaqin messe incantatoire

lundi 25 novembre 2013

Échos 2013 (Le Faï, France)

A vouloir tout assimiler avec avidité, un jour, la tasse de thé déborde. Toi, glouton, qui bâfre sans faim la culture pour mieux la régurgiter, cet article n'est pas fait pour toi. C'est, disons, un peu dans cet état d'esprit que l'association Dôme est née le 12 février dernier ; un manifeste hilarant venant sceller la clé de voûte de futurs beaux projets. C'est à Villeurbanne, durant la journée du 19 mai, que les quatre membres fondateurs issus du groupe d'ambiant Insiden, ont posés leur première pierre. Au sein même du siège de leur association d'ailleurs. La Maison Drône qu'elle s'appelle. Elle témoigne de leur volonté de concilier musique expérimentale et valorisation de lieux aux propriétés acoustiques particulières. Les basses à la cave, les médiums au rez-de-chaussée et les aigus au grenier. Chaque étage de la maison était sonorisé avec une fréquence du drone (notes répétées inlassablement avec des variations très lentes dans le temps) ; le spectateur pouvant à sa guise faire évoluer sa perception de l'oeuvre au gré de son exploration du lieu. Le drone étant un genre musical répondant mal aux codes des performances live comme on l'entend habituellement, une alternative s'impose. Une alternative qui laisse le temps au spectateur de s’imprégner, de prendre part à l'action. En tout cas, le pari semble réussi avec ce qu'ils ont concrétisés à la ferme-gîte du Faï dans les Hautes-Alpes le week-end du 29 juin dernier : le festival Échos 2013.


Échos 2013, c'est 6h d'improvisation drone/ambiant (et autres expérimentations) dans un environnement isolé et sauvage à plus de 1000m d'altitude. Le cadre, propice à la randonnée, est magnifique, c'est certain, mais ce qui fait la curiosité du lieu ce sont les trompes. Deux trompes en bois pour les aigus et les mediums et une énorme trompe en béton pour les basses, construites dans les années 90 par une bande d'acousticiens curieux d'amplifier l'écho naturel de la falaise qui entoure la vallée. Ici, les six groupes ont diffusé à pleine puissance dans cet incroyable dispositif ; le son en ricochant sur la falaise met les 120 hectares de caisse de résonance en vibration. A contrario d'une salle de concert où on étouffe l'écho, le son dans cette scène à ciel ouvert vit dans une perpétuelle distorsion de textures et de temps avec la topologie du terrain. Très intense mais jamais fatiguant du fait que le son se diffuse naturellement, le spectateur est invité à s'approprier les meilleurs points d'écoute, à se balader dans cet espace sonore. Les musiciens ont proposé ce soir là le résultat de leur ressenti après une semaine de résidence à la ferme. Grandiose, monstrueux ; l’événement ne s'arrêtait pas là car le lendemain, les gens étaient invités à diffuser leur morceau favoris pour tester l'acoustique des trompes. Ou à partager un moment convivial en goûtant le brassin concocté pour l'occasion, à découvrir les charmes de la région en suivant les chemins de promenades. En espérant une édition 2014, on peut dès à présent se donner une idée de l’événement avec l’interview des toulousains de Saåad.


lundi 4 novembre 2013

Punkryden Mixtape : October 2013

1. Ensemble Minisym - Logrundr in A moondog's not dead
2. Rien - Autobahn Love anté-rock débridé
3. Yuck - Memorial Fields introspection 90's dans le coton
4. Jay-Jay Johanson - Mr Fredrikson mélancolie feutrée et jazzy
5. Darkside - Paper Trails of the moon
6. Lanterns On The Lake - Keep On Trying pop rock éthérée avec le petit truc en plus
7. Bill Callahan - Javelin Unlanding crooner loner
8.&nbspLe Poeme Harmonique - La blanche biche chanson traditionnelle du XVIè siècle
9. M.O.O.N. - Hydrogen (Hotline Miami OST) kill kill kill combo!
10. Tim Hecker - Stab Variation cathédrale sonique

mercredi 2 octobre 2013

Punkryden Mixtape : September 2013

1. Halo Halo - Taro Taro Taro pop dance psychédélique
2. MGMT - Cool Song No. 2 pop song à la progression syd barettienne
3. Death In Vegas - Aisha rock prog endiablé
4. Esmerine - Barn Board Fire instrumental turc
5. Pixies - Andro Queen blonde redhead
6. Junip - Walking Lightly folk song à potron-minet
7. Death In Vegas - Dirge trip-hop moi là
8. Recondite - Abscondence minimal minimale
9. White Sea - They Don't Know revival 80s grandiloquent
10. Jérémie Golfier et Amélie Couvreur - All The Moon chanson romantique pour jeune fille en fleur ou licorne pailletée

jeudi 5 septembre 2013

Punkryden Mixtape : August 2013

1. Colo Colo - Sticky Hands Off
2. Elena Íviel - I'm Just Your Problem (Adventure Time cover)
3. La Dispute - Andria
4. Teho Teardo And Blixa Bargeld - Axolotl
5. Bakermat - Zomer
6. Essie Jain - Raise You
7. Colo Colo - Eilan's Oath
8. Heirlooms of August - Cello Suite No. 3
9. Washed Out - It All Feels Right
10. Holden - Renata

samedi 10 août 2013

Punkryden Mixtape : July 2013

1. Summer Camp - Fresh
2. Blonde Redhead - Black guitar
3. Orval Carlos Sibelius - Super Data
4. Le Loup - Planes Like Vultures
5. Lhasa De Sela - El pajaro
6. TaughtMe - Really That Cute
7. Orval Carlos Sibelius - Cafuron
8. Fuck Buttons - The Red Wing

Punkryden Mixtape : June 2013

1. Someone Still Loves You Boris Yeltsin - Nightwater Girlfriend
2. Daft Punk - Doin' It Right
3. David Housden - Hope (Thomas Was Alone OST)
4. Anne Laplantine (And F.S. Blumm) - Macmann Première & The Look
5. F.S Blumm And Nils Frahm - Perff
6. YouYourselfAndI - Talkie Walkie
7. Emily Wells - Mamas Gonna Give You Love (Live at The Big Car Service Center)
8. King Creosote and Jon Hopkins - John Taylor’s Month Away
9. Kuky Tala - Talátur
10. Molly Drake - I Remember

samedi 27 juillet 2013

Daniel Benmergui : créateur de jeux expérimentaux

Daniel Benmergui est un développeur de jeux vidéos indépendant argentin. Sur son blog, il se définit comme créateur de jeux expérimentaux. Quelle peut bien être cette «expérience» dont serait issu ses jeux? Par cette appellation serait-ce l'«expérience» vécu par le joueur qu'il entend évoquer? Oublions ce qualificatif un peu sombre et approximatif pour trouver ensemble une dénomination qui siérait mieux à ses jeux, histoire de pouvoir les mettre dans une case et ainsi remettre un peu d'ordre dans l'univers. Cet article est une bonne opportunité pour se laisser aller à faire l'«expérience» de quelques uns de ses jeux, tous très courts (2-3min), profitons-en. Surtout que certains ont pu faire l'objet de récompense dans des festivals comme l'Independent Game Festival ou l'Indicade entres autres.


On commence donc avec The Trials et I wish I were the Moon que j'ai classé ensemble pour leur gameplay identique. Le joueur prend des clichés des éléments de l'environnement pour ensuite libérer le contenu de la photo à un autre endroit. Dans le premier jeu, il effectue une duplication, tandis que dans le second il déplace cet élément. Dans The Trials, le joueur doit répondre à trois mini-objectifs qui dans les grandes lignes consiste à sauver la princesse. On notera que le premier objectif peut-être résolu de trois manières différentes (c'est une invitation à répondre à ce défi!). Dans I wish I were the Moon, encore plus minimaliste, l'idée est de trouver les huits fins possibles dans cette relation triangulaire qui fait intervenir le garçon, la fille et... la Lune. So romantic!


On continue avec Today I Die, qui pour le coup, a un concept qui va un peu plus loin dans l’abstraction. Passé le soin apporté à l'habillage sonore avec la mélodie au piano de Hernan Rozenwasser, on se laisse décontenancé par le gameplay étrange qui nous invite... à déplacer des mots. Ces derniers viennent s'inscrire dans un poème dont le sens ensuite prend vie! Le verbe «shine» nous fera luire tandis que l'adjectif «dark» fera tomber l'obscurité. En cherchant un peu, on peut trouver d'autres mots et ainsi tenter de nouvelles combinaisons. Des combinaisons! Les jeux de Daniel Benmergui sont des jeux de combinaisons. On tente des combinaisons et on observe les conséquences de ces multiples possibles. Dans Today I Die, c'est l'«expérience» des différentes réalités qui amène le voyage métaphysique vers une des fins considérée comme plus heureuse.


Son dernier jeu en date est par contre on ne peut plus pleins de promesses. Toujours en développement (prévu fin 2013), dans Storyteller, la notion de combinatoire y est poussé à son paroxysme. En effet, le jeu est un puzzle-game qui consiste tout simplement à construire des bandes dessinés en assemblant des personnages, des objets, un décor et des bulles de texte. La conséquence du rapprochement ou l'éloignement de tel personnage avec tel autre personnage ou objet sera instantanément visible dans les cases suivantes. Bien sûr, le joueur a un objectif a atteindre et avec les éléments qu'il a à disposition doit construire son histoire pour y répondre. Le jeu possède un blog pour observer l'avancement des développements. En attendant on peut se faire la main sur le prototype qui lui n'a d'objectif, que de faire des «expériences».

dimanche 21 juillet 2013

Daenerys Targaryen & Mary Anning

Les équipes de com' ne sont jamais vraiment à court d'idées pour faire le buzz mais il va s'en dire que c'est mieux quand elles tiennent la bonne idée. Celle qui se distingue par son inventivité et sa subtilité. En l’occurrence, Blinkbox, service de vidéo à la demande en ligne basé aux UK, a tapé fort le 15 juillet dernier. C'est sur une plage du Dorset en Angleterre que des badauds - au détour, au hasard, d'un footing matinal - ont pu découvrir un immense crâne fossilisé rejeté par la Manche. Un crâne aux dimensions rivalisant avec celle d'un bus londonien, et pas n'importe quel crâne, un crâne de dragon! Nous voila donc avec la preuve irréfutable que ce monstre de mythes à bel et bien exister dans des temps révolus. En vrai, c'est un coup marketing opéré par Blinkbox pour célébrer l'arrivée de la troisième saison de Game of Thrones sur leur service. La sculpture de douze mètres de long, trois de haut, fruit du travail d'une équipe de trois artistes, a quand même pris deux mois pour se voir concrétiser. Le résultat est là, Blinkbox a enregistré une hausse de six cents pour-cent sur ses recettes le jour du lancement. Et pendant ce temps là, Daenerys Targaryen et ses dragons marchent toujours sur Westeros...


En fait, le choix du lieu n'est pas anodin ; le littoral du Dorset autrement appelé Jurassic Coast rentré au patrimoine mondial de l'Unesco compte de nombreux sites dédiés à la géologie et la paléontologie. Il y a deux cents ans, une certaine Mary Anning, fillette de douze ans, arpentait déjà ces plages avec une passion bien à elle. Collectant les «curios» (petits fossiles) qu'elle revendait ensuite aux touristes et collectionneurs pour subvenir au besoin de sa famille, c'est là qu'elle fit une découverte qui changera pour toujours le regard qu'avait la paléontologie sur ces étranges crocodiles. En effet, elle va découvrir le premier squelette complet d'ichtyosaure ; suivi quelques années après du tout premier plésiosaure. A une époque où il est admit que Dieu créa tous les êtres vivants à la Création et qu'il est impensable qu'il laisse une espèce s'éteindre - son oeuvre étant parfaite -, elle vient bousculer non sans douleur l'argumentaire anciennement basé sur la foi. Sa condition de femme la laissera cependant toujours en marge des réels honneurs qu'elle aurait pu recevoir si l'époque n'avait pas été si sexiste. Le mieux étant d'aller jeter un œil à sa biographie et celle de sa complice Elizabeth Philpot dans l'ouvrage romancé «Prodigieuses Créatures» de Tracy Chevalier.  

dimanche 9 juin 2013

Ogata Kenzan, potier-ermite

Ogata Kenzan, né Ogata Shinsei, est un artiste. Par artiste, on peut entendre exécutant ayant acquis un savoir-faire et dont l'oeuvre dénote d'une certaine créativité. Mais pour Kenzan, la définition serait incomplète. Ce serait éluder l'homme, l'esthète et sa manière d'être, l'artiste — sensible — poète. Céramiste japonais du début du 18ème siècle, il est connu avant tout pour avoir donné un souffle inédit à la poterie en y conciliant en plus la peinture et la calligraphie. En total contraste avec la quête de perfection de la porcelaine d'Arita en vogue à l'époque, son travail invoque le goût typiquement Japonais d'une esthétique plutôt fondée sur le rustique. Prédisposition déjà ancrée deux-cents ans plus tôt dans la cérémonie du thé avec l'invention du raku, technique visant à concevoir des bols à l'aspect sobre et grossier. Kenzan innove mais se réclame quand même de figures qui l'ont précédés ; son arrière grand oncle Hon'ami Koetsu d'abord pour la poterie et la calligraphie. Son frère ensuite, Ogata Korin, peintre déjà illustre qui ressuscite et affirme le style de Tawaraya Sotatsu instaurateur de l'école Rimpa, style qui représente le monde de façon intimiste et épuré par opposition à l'école Kano ou Tosa beaucoup plus ornés et sophistiqués.


Ogata Kenzan ne s'autoproclame pas à 25 ans Ogata Shinsei par hasard. Signifiant littéralement contemplation profonde, il est de nature à l'introspection. Au point d'adopter à la mort de son père le mode de vie d'un moine zen ; il vivra dix ans en solitaire dans l'ermitage qu'il se fera bâtir où il se consacrera à l'apprentissage du zen avec grande application. Ce gout de se mettre en retrait n'est pas anodin ; son frère aîné Ogata Korin brille déjà de part sa contribution à l'art noble de la peinture. Malgré une bonne éducation reçue dans une famille qui avait les moyens, c'est sans doute de façon délibérée qu'à 36 ans, Kenzan décide de devenir simple potier. C'est à Narutaki, sur une colline au nord-ouest de Kyoto (d'où il tire son nom : ken signifiant nord-ouest, zan, la colline), qu'il installe son premier four. Savoir si ses créations sont assez solides pour un usage fréquent semble guère l'inquiéter. Il se ruinera d'ailleurs avec le zèle qu'il mettra à rechercher des matières premières coûteuses. En tandem avec son frère Korin peignant les motifs, puis seul à sa mort assurant le travail d'illustration qui arbore ses céramiques, à Narutaki, comme au cœur de la ville de Kyoto puis à Edo, Kenzan devient le plus littéraire des potiers que le Japon pré-moderne ait connu.


dimanche 2 juin 2013

Thousand-Hand Guan Yin

Samsara, documentaire de Ron Fricke, est exceptionnel par bien des points. Mais la séquence finale (activez la HD / pass: sam) mérite qu'on s'y attarde un peu plus. Elle vient mettre un point d'honneur, c'est certain, à une heure et demi de plans à couper le souffle. Après s'être gargarisé jusqu'à plus soif de mère Nature dans son plus bel apparat, frisonner et parfois se voir saisit d'enchantement quant il s'agit de notre humanité dans sa grandeur et ses contradictions, vient enfin cette séquence. Une douceur infinie d'abord qui s'en dégage. Un apaisement mérité après la passion. La fin d'un cycle et l'espoir d'un renouveau. Le mouvement circulaire de la conscience divine dans l'espace et le temps ; multiple dénomination de ce qu'on appelle «Samsara» dans la culture bouddhiste. 


Guan-Yin, forme chinoise du bodhisattva (ceux qui ont fait vœux de suivre le chemin indiqué par Bouddha) Avalokitesvara, est souvent représentée avec mille bras et mille yeux. De par cette particularité anatomique, on lui conférerait le pouvoir entres autres de libérer les prisonniers de leurs chaines, les serpents de leurs venins mais avant tout de prêter mains fortes à ceux dans le besoin en les guidant jusqu'à l'illumination. C'est donc pas sans raison que Guan-Yin est élevée aux rang de divinité. Divinité que «China Disabled People's Performing Art Troupe» célèbre avec un spectacle hors du commun. Prouesse encore plus impressionnante sachant que la troupe est composée de danseuses sourdes et muettes, sujettes à un entrainement d'une rigueur extrême vu la complexité de la chorégraphie.

Punkryden Mixtape : May 2013

1. Vampire Weekend - Step
2. John Grant - Blackbelt
3. James Blake - Voyeur
4. Split Screens - Born
5. Efterklang - Sedna
6. Sam Amidon - My Old Friend
7. Suuns - 2020
8. The Knife - Full of Fire
9. Margo Guryan - Sunday Morning
10. Fauve - Blizzard

lundi 6 mai 2013

Georges Clooney - Une histoire vrai(e)


— «Georges Clooney. C'est un truc sur l'acteur ?»
— «Non. C'est un super-héros.»

Récurent. C'est à peu de choses près l'échange auquel j'ai été témoin dans un magasin Fnac à la caisse d'à côté alors que j'hésitais sur une couleur de papier cadeau. «Georges Clooney - Une histoire vrai», bande dessinée incongrue, avait en effet déjà tourné sur les réseaux sociaux l'été dernier avec un premier tome accessible dans son intégralité en ligne. Un second tome suivra puis les éditions Delcourt flaire le truc d'où le pavé de 352 pages digne d'un annuaire téléphonique que mon voisin de caisse s'offrait pour la modique somme de trente euros. C'est que les tomes trois et quatre sont l'exclusivité de la version papier. Et ça, ça pue. Derrière le bordel et ce succès viral, il y a Philippe Valette, graphiste lyonnais vivant à Londres ayant bossé entres autres pour Cartoon Network. 

A première vue, «Georges Clooney» semble tout droit sorti d'un atelier coloriage à la maternelle. Le style graphique est celui d'un enfant de quatre ans gribouillant avec ses feutres. Et en plus, c'est bourré de fautes d'orthographes (même dans le titre !). La démarche, c'est sans rappeler RANDYPETERS1, 9ans et la tragique histoire de Octocat. Animé de façon dégueulasse sous MS Paint, Octocat c'est quatre épisodes d'errance improbable d'un chat poulpe inconsolable ayant perdu ses parents. Le cinquième épisode lèvera la supercherie dans une explosion d'animation 3D ; David OReilly, grand réalisateur de courts métrages était aux manettes depuis le début. Avec «Georges Clooney», c'est un peu pareil, en y regardant de plus près, en fait, ça en jette plus que ça semble figurer !

Une crotte dans le salon. Aussi improbable qu'uriner sur un tapis, l'histoire commence ainsi. Et voila le leitmotiv à la con, moteur de l'action pour notre dude, super-héros aux allures de Flash Gordon, qu'on traîne tout du long de l'histoire. Puis il y a ensuite cette collection de personnages tous aussi barrés les uns que les autres — une tortue ninja gangster, un autiste à poil, des flics un peu efféminés — qui viendront constituer une belle brochette de branques pour ce polar énième degré. Le ton est celui de la «street», Georges veut chopper grave, il a des envies de DoMac. C'est potache comme il se doit, l'humour est ultra-référencé  et s'inscrit directement dans notre quotidien de d'jeuns. Tous ces ingrédients font que ça dépote au quart de tour. Et que, va savoir pourquoi, mais je verrai plus l'acteur de la même façon.

dimanche 5 mai 2013

Punkryden Mixtape : April 2013

1. Fidlar - Cheap Bear
2. The Black Angels - Black Isn't Black
3. Chassol - Little Krishna & the Girls
4. Third Ear Band - Earth
5. Kurt Vile - Girl Called Alex
6. Girls in Hawaii - Misses
7. Chassol - Odissi, Pt. III (Farewell)
8. Fidlar - Whore
9. Loch Lomond - Kicking With Your Feet
10. Sigur Rós - Brennisteinn

samedi 27 avril 2013

Ablaye Cissoko & Volker Goetze

La Kora m'a séduit tout de suite. Rien qu'à son nom dans un premier temps ; que ça semble venir du cœur. Puis évidemment ensuite, il y a l'instrument en lui même et ses cordes d'où s’égrainent des notes cristallines à faire pâmer les anges. Contre toute attente, ma première rencontre avec la harpe africaine s'est faite avec le français Yann Tambour sous le nom de son magnifique projet (Thee), stranded horse. Le musicien folk serait tombé amoureux de ce son, si étranger à sa culture natale. Il se serait approprié l'instrument, en s'en construisant qui lui sied, en adaptant son jeu, sans trahir la poésie de son univers occidental. Le résultat, éblouissant de sobriété, se verra défendre sur scène avec une humilité déconcertante (trait qui m'a le plus frappé) à travers toute l'Europe. Ce sera l'occasion pour lui de faire de magnifiques rencontres dont celle d'un maître de la Kora, le malien Ballaké Sissoko. Et ce soir là, à peu de choses près, de par mon incapacité à distinguer les noms étrangers, j'assistais au concert du sénégalais Ablaye Cissoko.


Ce soir-ci, ce qui m'a marqué le plus, mise à part que la seconde personne la plus jeune dans la salle était de quarante ans mon cadet, c'est l'amitié entre les deux hommes. Entre Ablaye Cissoko et le trompettiste allemand Volker Goetze, il y a ce lien véritable, une fraternité tendre entre deux êtres, dont je suis convaincu qu'il n'y a pas que la musique qui les rapproche. Arrivé en retard, je prendrai place à la table d'un couple sexagénaire dans la sympathique salle de dîner-spectacle du Zèbre de Belleville. Pas de grande surprise quand la Kora se met à jouer ; les notes glissent, l'âme est rassérénée. La trompette vient courir par-ci par-là, dialoguant avec le mouvement perpétuel du jeu de son frère. Rentrer dans leur musique relève du lâcher-prise. En sa qualité de fils de griot, entre les morceaux Ablaye nous rapporte des anecdotes pleines de sagesses faisant de ce moment un moment qui nous est privilégié. Pour clore le spectacle, sera conviée une des jumelles Ibeyi qui brillera sur une impro vocale magnifique. Ces musiciens, je peux le dire, m'ont fait du bien.

mardi 2 avril 2013

Punkryden Mixtape : March 2013

1. Chapi Chapo et les petites musiques de pluie - 
Robotank​-​z
2. Baby Guru - For Naked Sun
3. Friends - Friend Crush
4. Bonobo - Cirrus
5. The Microphones - I Want Wind To Blow
6. Mary Lattimore - Pluto The Planet (1/2)
7. Mount Eerie - Between Two Mysteries
8. Fire! Orchestra - Part One (1/2)

dimanche 10 mars 2013

Don Herzmachin, ou l'incroyable histoire du pauvre Bill

Bill porte un chapeau. Peut-être simplement, parce que ça lui donne plus confiance en lui, c'est comme ça qu'il peut se singulariser des autres. Tout le monde ne peut pas se targuer d'avoir un aussi beau chapeau. Si ce n'est que sous ce dernier, on ne sait pas trop ce qu'il peut bien y cacher. Peut-être bien qu'une monstrueuse excroissance aurait pris vie sur le haut de son crane ? Une tête de poisson même. Ça serait complètement fou. Mais Bill n'est pas fou car il n'y a rien sous son chapeau. 


Bill est né de la main de l'américain Don Hertzfeldt. Créateur de court métrages d'animations, prodige dès son plus jeune âge, Don n'a jamais travaillé à autre chose qu'à son art. Maître de son travail, a lui seul il gère le cycle de vie pour porter un nouveau film vers le public, que ce soit l'idée, le dessin, l'édition de l'animation et des voix jusqu'à la distribution et la promotion. En effet, Don, dans un pur esprit d'indépendance, effectue la tournée mondiale des cinémas pour faire à chaque fois d'une de ses projections un évènement.

Bill est un bonhomme allumette. Dessiné à la main et animé en stop motion, tout comme l'univers porté par les films de Don. Sous une apparente simplicité, l'artiste traite de sujets profonds comme l’existentialisme et autres thèmes philosophiques comme dans «The Meaning of Life» (2005), ce qu'on a pu faire de plus proche de 2001 l’Odyssée de l'Espace. «Billy's Ballon» (1998), «Rejected» (2000) ou encore «Wisdom Teeth» (2010) viennent témoigner de son goût pour l'humour noir, l'absurde, le nawak...

Bill est apparu pour la première fois dans le webcomic Temporary Anesthetics de Don. Il y est partagé ses réflexions (à la troisième personne) sur ce monde qui le dépasse, ces choses absurdes auxquelles il est confronté malgré lui. Mais c'est dans la trilogie de court métrages «Everything will be OK» (2006), «I Am So Proud of You» (2008) and «It's Such a Beautiful Day» (2011), de nombreuses fois récompensés, que son histoire est indéniablement la mieux racontée. 

Bill a un quotidien banal. Ce dernier nous est narré à très grande vitesse au travers d'une succession d'anecdotes. Parfois drôles, parfois tragiques, ce sont des petits riens qui viennent le bousculer. La perception stoïque des choses qu'il traverse nous donne à tous l'opportunité de poser ce jugement qu'il n'a pas ; de s'y attacher. L'histoire de Bill n'a rien d'extraordinaire, mais elle est épique, vous remue de l'intérieur car touche à notre condition d'être humain, Bill est grand. Mais Bill est peut-être atteint d'une maladie mentale mortelle... 

jeudi 28 février 2013

Punkryden Mixtape : February 2013

1. Föllakzoid - 9
2. Arch Woodmann - I Should Be Fine
3. Atoms for Peace - Before Your Very Eyes...
4. Vidia Wesenlund - Byssan Lull, Koka Kittelen Full (Samsara OST)
5. Uri Caine (Gustav Mahler) - Symphony n° 2 Resurrection, Primal Light
6. Other Lives - Black Table
7. Serafina Steer - Night Before Mutiny
8. Arch Woodmann - Sea Precious Sea
9. Michael Stearns, Bonnie Jo Hunt, Ron Sunsinger - Thousand Hands (Samsara OST)
10. My Bloody Valentine - She Found Now

mercredi 27 février 2013

Föllakzoid - II


Je le dis, le psychédélisme est pour moi une affaire d'outre-Atlantique. Difficile à croire qu'il est pu contaminer les îles Britanniques. Pour une simple raison : le soleil. Ce soleil accablant de la côte ouest qui liquéfie ton cerveau ; tu les sens ses rayons darder sur toi ? Qu'ils aient un goût de cactus, buvard ou mousseron, les idées fusent de toute part, le remue-méninge se fait systématique! Décollage avec les texans de 13th Floor Elevator, on plane toujours en 2013 avec The Black Angels. Certes, on a pu lorgner ces derniers temps du côté de l'Australie avec nos amis de Tame Impala. Mais maintenant, on peut compter sur une toute nouvelle destination, tout à fait improbable de par sa température moyenne plutôt clémente : le Chili!

Originaires de Santiago du Chili, les quatre membres de Föllakzoid, adeptes de longues séances de jams, tapent à mi chemin entre le krautrock et le spacerock. Déjà plébiscités en 2011 avec leur EP éponyme, ils reviennent cette année avec un second album sobrement appelé II. Le trip se veut cosmique comme en témoigne la pochette de l'album. Trois quart d'heures de voyage halluciné, répétitif, rythmé par la batterie métronome. Laissé en pâture à la progression des guitares et claviers noyés sous la reverb, on admire le paysage construit à partir des différents motifs atmosphériques. Soudain, cette voix spectrale nous rappelle qu'on est pas tout seul là-haut. Passés les 5 titres de II et surtout ce dernier titre Pulsar à l'urgence palpable tout du long de ses 15 minutes, la transcendance t'es acquise. 

jeudi 14 février 2013

De Stendhal à Baraka

La capacité d'étonnement est une chose précieuse qu'il faut chérir. Que ce soit à travers ces grâces fugitives s'égrainant dans notre quotidien, ou dès lors qu'il, le Beau, se déploie dans toute son envergure, il faut conserver coûte que coûte cette naïveté à aborder la vie sans préjugés. Le voyage, lui qui remet en cause nos routines, est l'occasion de s'exercer. Sauf que parfois, ça peut aller trop loin. Et Stendhal est là pour témoigner. En voyage à Florence en 1817, le célèbre écrivain français se vit contenter par la beauté de la ville. Jusqu'à en être submergé au point que le corps prenne le dessus sur la raison ; le degré de passion était tel quel la tachycardie, les vertiges voire même les hallucinations l'assaillaient à cet instant où la profusion de culture avait atteint l'excès. C'est ce qu'on a appelé aujourd'hui sobrement le syndrome de Stendhal. Et plus généralement, on l'associe aux syndromes du voyageur qui rassemble des troubles aux multiples causes qui touche surtout ceux qui n'ont pas anticipés ou ne sont pas pré-munis à vivre telle confrontation. Illuminations et visions enthéogènes dans l'omniprésence religieuse de Jérusalem, vacillement de la pensée et symbiose avec le tout en Inde où nos repères n'ont plus cours. De nombreux touristes japonais se sont aussi vus hospitalisés pour trouble psychiatrique après une visite dans le Paris loin de celui qu'ils avaient pu idéaliser!


Baraka, film de 1992, réalisé par Ron Fricke pourrait tout à fait lui aussi être une cause supplémentaire de dérèglement psychologique. C'est que ce documentaire sans parole nous livre rien d'autres que de magnifiques images du monde à s'en pâmer. En effet, l'équipe de tournage a parcouru le globe pendant quatorze mois pour réunir entre autres des séquences de lieux reculés et rares. Aujourd'hui en 2013, ces sites ne sont plus tous si inconnus du grand public mais une découverte est toujours la bienvenue (coup de coeur pour la Mosquée Shah Cheragh en Iran). A chaque plan, on retrouve ce même soin de la composition digne de la photographie. Baraka, c'est aussi l'homme replacé dans ce qu'il a de plus fondateur : sa spiritualité. Musulmans, chrétiens, juifs, derviches tourneurs, bouddhistes et autres rituels aborigènes viennent témoigner de cette volonté de communion. Les bonshommes bleus de l'Avatar de James Cameron n'ont d'ailleurs rien à envier au Kecak ou Chant du Singe de Bali. D'autres séquences plus dures viennent nous bousculer mettant en exergue les aspects destructeurs de l'humanité comme la misère ou les dérives du «progrès». On oubliera pas de parler de la bande son signée Dead Can Dance qui est à tomber. Baraka est à découvrir, de préférence en HD, par ici. Pour aller plus loin, la bande-annonce de son dernier film en date Samsara par ici

Punkryden Mixtape : January 2013

1. Ty Segall & White Fence - Time
2. Pantha Du Prince & The Bell Laboratory - Photon
3. David Åhlén - Nothing but your love
4. Rachel Grimes - Earthly Heaven
5. Ty Segall Band - Diddy Wah Diddy
6. Fauve - Nuis Fauves
7. Yom, Wang Li - Flower Diary
8. Granville - Jersey
9. Grischa Lichtenberger - Uu78
10. Arianna Savall, Petter Udland Johansen - El Mestre

dimanche 6 janvier 2013

Punkryden Mixtape : December 2012

1. Mermonte - Oups
2. Father John Misty - Hollywood Forever Cemetery Sings
3. Bjork - Arabadrengurinn
4. Flying Lotus - Until the Colours Come
5. Mount Eerie - The place I live
6. Laptop Sisters - Laptop 2
7. Pedro Soler & Gaspar Claus - Barlande
8. Musette - Little Elvis
9. Mount Eerie - Pale Lights
10. Steven Sufjans - Joy to the World

La Petenera

Comme toute légende, la frontière entre vérité et douce invention est bien fine. Allons donc de notre couplet. Celle de «La Petenera» on l'attribue à une certaine Dolores originaire de la ville de Paterna de Rivera en Andalousie. L'histoire se déroulerait au début du 19ème siècle. La jeune fille incroyablement romantique rencontre un bellâtre avec qui elle pense passer le reste de sa vie. Une fois séduite et l'affaire conclue, l'amant s'en va vers de nouvelles conquêtes laissant notre Petenera dans un chagrin inconsolable. Dans sa détresse, elle décide alors de se venger à travers tous les hommes qu'elle rencontre. Séduits et abandonnés à leur tour, elle leur transmet une part de cette souffrance qui chez elle ne veut pas s'éteindre au point qu'elle en tire petit à petit une certaine jouissance. Jusqu'au jour où un des malheureux amants n'ayant pas apprécié sa façon de faire la poignarde, douze fois. La Petenera c'est une histoire de vengeance qui termine en bain de sang. Mais c'est surtout ce chant profond et mystérieux, issu du répertoire de «palo flamenco» (type de chants), incroyablement triste, qui met à nue l'âme damnée de notre allumeuse vengeresse. 


La Petenera, «cante de ida et vuela», signifiant «chant d'aller et retour» prendrait son origine comme un certain nombre de palo flamenco dans un échange entre l'Espagne et l'Amérique du Sud. Le melting-pot d'influences est tellement riche qu'il existe même des traces dans les chants des juifs séfarades. Mais attention, rien qu'évoquer La Petenera, dis-t'on, attirerait le mauvais oeil. Cependant, certains artistes passent outre la superstition et nous offrent de magnifiques interprétations. Laura Vital, fer de lance d'une nouvelle génération de «cantatores» sait éprouver le respect aux maîtres classiques tout en étant ouvertes au récentes influences. Sa voix remarquable et sa maîtrise en fait une bonne introduction pour apprécier la profondeur de ce chant mélancolique. Plus récemment, Pedro Soler, guitariste flamenco espagnol avec son fils Gaspar Claus propose une version instrumentale des plus passionnée. Le père gratte les cordes avec toutes les certitudes qu'apportent des décennies de pratique tandis que le fils violoncelliste, déchaîné, fait exprimer son instrument avec fougue. Pour finir avec un autre moyen d'expression, on jettera un oeil à la performance théâtralisée de la grande danseuse de flamenco Manuela Vargas.

mardi 1 janvier 2013

TOP(c) Cinéma 2012


1. Take Shelter (Jeff Nichols)
2. I Wish nos voeux secrets (Kore-Eda Hirokazu)
3. Wrong (Quentin Dupieux)
4. Moonrise Kingdom (Wes Anderson)
5. Ernest et Célestine (Benjamin RennerVincent PatarStéphane Aubier)



6. Bellflower (Evan Glodell)
7. Holy Motors (Leos Carax)
8. Bullhead (Michael R. Roskam)
9. Oslo, 31 août (Joachim Trier)
10. A pas de loup (Olivier Ringer)


11. Laurence Anyways (Xavier Dolan)
12. Les bêtes du sud sauvage (Benh Zeitlin)
13. Chronicle (Josh Trank)
14. The Raid (Gareth Evans)
15. Starbuck (Ken Scott)


16. La part des anges (Ken Loach)
17. La Chasse (Thomas Vinterberg)
18. Hasta la vista (Geoffrey Enthoven)
19. Killer Joe (William Friedkin)
20. La cabane dans les bois (Drew Goddard)



21. Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde 
22. Tyrannosaur (Paddy Considine)
23. Les Vieux chats (Sebastián Silva)
24. Le Hobbit : un voyage inattendu (Peter Jackson)
25. Amour (Michael Haneke)