samedi 9 août 2014

Duet vs Super Hexagon


« A l'instar de Super Hexagon, dans Duet, si tu touches à rien, bah tu perds. » Voila comment j'aurais pu débuter l'article.  De ces deux jeux au concept fortement semblable, c'est l'occasion de mettre à plat ce qui les rapproche tout comme ce qui les distingue. Disponibles sur smartphone et sur PC, décryptage de deux casual game qui dépotent.

Points communs :

- Leur concept a un nom : « Die and Retry ». Parfois, ça te souale, et ça s'appelle juste « Die ».
- Le but est de s'échapper d'un labyrinthe sans rentrer en contact avec ses murs, un peu comme le jeu du parcours électrique dans les kermesses de village
- Les jeux sont difficiles voire très très très difficiles pour un être humain ; point non bloquant, qui a dit qu'en jouant tu continuais à en être un ?
- Deux boutons suffisent pour jouer ; l'entité qu'on contrôle tourne autour d'un axe dans un sens ou dans l'autre ; tu pètes une touche (ça n'arrive pas qu'aux autres), tu est handicapé à 50%
- La direction artistique se base sur des motifs géométriques, il faut arrêter d'y voir un sens, il n'y a pas de complot, ok?
- Intrinsèquement lié aux trois premiers points, une symbiose se créé entre le joueur et le jeu au point que le premier n'a plus à se questionner sur comment jouer car de toute manière il est le jeu et ça c'est beau, il en éprouve même un certain bonheur
- L'apprentissage se fait via la répétition de pattern non intuitif, complexe ou trop rapide pour être exécuté visuellement ; les chances de succès résident dans le développement de sa rapidité d'analyse pour prise de décision d'exécution des patterns et sur les réflexes d'apprentissage purement reptilien quant à l'exécution des patterns en eux mêmes
- La bande son est excellente, elle contribue beaucoup aux deux points précédents
- Une voix féminine nous récompense de sa présence une fois passé un niveau ou un seuil, je pense que ça aurait été différent avec une voix d'homme
- C'est rigolo quand tu rates inlassablement au même endroit et que là tu arrives à un peu plus loin, c'est la panique, c'est en freestyle, tu es partagé entre l’adrénaline qui te galvanise et la folle surprise que tu te sois pas encore planté : ce sont les meilleurs moments
- C'est indé, hihihi

Différences :

- L'échec est sanctionné par un flash lumineux épileptique dans l'un, tandis que dans l'autre, le niveau porte les stigmates par des éclaboussures dégeux là où les impacts ont eu lieu, au point que parfois, c'est un vrai champs de bataille ; les deux formes de punitions sont traumatisantes
- Le premier a un défilement vertical alors qu'avec le second, il se fait de manière pseudo-concentrique : hexagonal, en fait
- Ça va très vite, puis vachement vite, et on comprends rien car c'est violement psychédélique dans Super Hexagon ; Duet, lui, favorise un gameplay particulier qui implique de contrôler deux entités sur la diagonale d'un cercle, une entité à la fois simple et double, appréhender ce couple dans son entièreté mais aussi dans ses composantes est nécessaire
- La progression dans le jeu de Terry Cavanagh est très lente et se fait dans la souffrance : 6 niveaux, 1min à tenir pour chaque, autant dire que parfois 1s de plus sur le record précédent, c'est toute une vie qui s'écoule ;  la progression dans le jeu du studio Kumobius est rapide et souple, des niveaux à taille humaine qui récompensent plus vite l’apprentissage, un mode infini vient combler les adeptes du scoring et du self-control
- Le jeu avec les boules rouges et bleus possède un mode histoire « Histoire » et un mode épilogue « Epilogue », deux parcours qui nous fait passer par les différentes phases du deuil (déni, colère, marchandage, etc) mais aussi de la reconstruction qui s'en suit ; ce qui n'est pas tout à fait vrai sachant qu'on traverse chacune de ses phases périodiquement à chaque niveau

Duet Original Soundtrack
Super Hexagon EP

Duet Trailer
Super Hexagon Trailer

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