jeudi 30 avril 2015

Punkryden Mixtape : April 2015

1. Alex G - After Ur Gone indie youth
2. Chumped - Name That Thing punk youth
3. Blurt - Ubu (Live in Berlin) nazi youth
4. Alarmist - Bathtime for Squid mathematical youth
5. Rudi Arapahoe - To Gather Flowers gothic youth
6. Philip Selway - Coming Up For Air Radiohead youth
7. Saroos - Henderson Island post youth
8. The Advancement - Stone Folk 60's youth
9. Fishmans - Part 1 japanese youth
10. Kyrie Kristmanson and the Afiara String Quartet - Ghost dead youth

mercredi 29 avril 2015

SolangeBouffeTaCultureChallenge - Avril


1. Ori and the Blind Forest (Moon Studios, 2015)
Jeu de plateforme au gameplay correct sans être révolutionnaire, Ori est surtout très choupi. La direction artistique est vraiment soignée : c'est un réel plaisir que d'évoluer dans ces décors aux milles détails ou simplement de débloquer la prochaine cinématique. Passé le thème mélodique pseudo-poétique à vomir dans sa bouche tant il est récurent jusqu'à l'excès, on a un Super Meat Boy-like un peu RPG au challenge très honorable. Les phases de die and retry sont épiques et évidemment, par définition, totalement rageantes. Trailer


2. Catacombes (John Erick Dowdle, 2014)
Le cinéma d'épouvante-horreur, qu'on se le dise, bah c'est un peu Nanarland ! Mais on aura beau ergoter, si ta copine te perce le tympan ou te pète une côte en serrant trop fort sous le coup de la terreur, bah c'est que le contrat est rempli ! En termes de frissons, il y a bien The Descent (2005) tout à fait indétrônable dans le genre. Catacombes est de cette veine et il en reprend les codes jusqu'au plagiat. Claustrophobique en mode found footage, il se défend bien sans être la panacée. Le background sur la pierre philosophale et le monde de l'alchimie n'est pas désagréable non plus. Et ça fait peur. BA


3. Gitans - Le Pèlerinage des Saintes-Maries-de-la-Mer (Kkrist Mirror, 2009)
Témoignage graphique qui permet de toucher du bout des doigts la vie de ce peuple nomade durant les célébrations des Saintes-Maries-De-La-Mer. Le dessin à la précision photographique se veut brut comme un rêve monochrome dont on saisirait l'essence sans vraiment pouvoir le circonscrire de mots. Que ce soit à travers la Descente des Châsses, la procession de Sainte Sara (patronne des Gitans), l'arrivée des Saintes Maries, Gitans, est une invitation à palper la ferveur exceptionnelle de ces instants. Enfin, après le ressenti, Kkrist Mirror n'oublie pas son lecteur et le recadre avec des faits historiques clés. Avis


4. Yom et Wang Li - 11 avril @ Centre Musical Fleury Goutte D'or, Paris
Musique folklorique imaginaire qui créé la fusion pas si loufoque entre clarinette klezmer et guimbarde chinoise. C'est Yom qui parle, Wang Li se faisant plus discret. Présents pour défendre leur dernier effort Green Apocalypse (2012), ce show a pour objectif déclaré de nous faire régresser à notre état végétatif primaire ! (arbre, nénuphar, puis bambou en passant par le chou chinois). Cette métamorphose ne s'opère pas dans le silence de la fleur qui s'épanouie : c'est une explosion sonore, une envolée furieuse, qui laissent place à des éclosions spontanées dans tout l’assistance ! Plop, plop, plop ! Live


5. Mushishi : Saison 1 (2005) + Chroniques Speciales : Hihamukage (2014)
Difficile de trouver un animé qui sorte de l'ordinaire ne reprenant pas les thématiques mâchées et re-mâchées du support. Mushishi lui se distingue. Chaque épisode est une fable à part entière où cohabitent hommes, nature et «mushi». Ces derniers étant des créatures mystérieuses du domaine de l'invisible. Ni bonne ni mauvaise, elles se lient au destin des hommes qui parfois en pâtissent. La nature, elle, somptueuse, déborde du cadre dans des aquarelles richement composées. De par le côté surnaturel du récit, elle en devient aussi inquiétante. Mushishi, nous apprend à apprivoiser cette force muette qui change le cours voire brise l'existence de tout un chacun. Pause-Manga


6. Germinal (Emile Zola, 1885)
Dans le malheur, quoi de mieux qu'encore plus de malheur ! C'est donc le gros bloc de houille de Zola qui accompagnera mon premier mois de convalescence. Descente vers plus d'enfer, ce docu-fiction nous prend au ventre et nous fait partager la misère crasse du Saint Coron. Face à la résignation séculaire du mineur, Etienne Lantier se lève entre tous et monte les camarades contre le Capital. Bas les injustices, la bourgeoisie doit saigner. Germinal peint avec du sang et de la terre la fatalité qui frappe ses pauvres hommes jusqu'à l'horreur la plus totale. Bon, bon, je vais pouvoir me remettre à lire des livres sur les robots et la conquête de l'univers maintenant. Avis


7. Metamorphabet (Vectorpark, 2015)
Patrick Smith, fondateur du studio Vectorpark, revient avec un tout nouveau mini-jeu déjà primé à l'IGF 2015. Destiné en toute théorie aux plus petits, Metamorphabet est un abécédaire des plus singuliers. Chaque lettre vient titiller notre imaginaire en se mettant en scène de façon surréaliste. Aucun challenge que l’émerveillement de découvrir l'univers de la lettre suivante. On regrettera quand même les excellents Windosill et Feed The Head qui se voulaient plus aventureux. Le travail de l'artiste est à découvrir le 27 mai prochain à la Gaité LyriqueTrailer


8. World of Tomorrow (Don Hertzfeldt, 2015)
Don Hertzfeldt ne sait pas faire grand chose dans la vie mais ce qu'il fait, il le fait bien. 20 ans qu'il n'emploie que stylo, papier, film 35mm, des cailloux et du feu : World of Tomorrow, c'était maintenant ou jamais pour s'essayer à la technologie, comprendre à la palette graphique. Peut-importe le medium, après le chef d'oeuvre It's Such a Beautiful Day (2012), Don rempile avec un court qui frise le génie ; qu'on adhère ou pas à sa vision déjantée du futur, c'est absurde, désabusé et tout simplement beau. Un concentré d'idées qui fuse dans 16 riches petites minutes ! Trailer


9. A Girl Walks Home Alone at Night (Ana Lily Amirpour, 2015)
Des zombies, on en a ras la cafetière. Maintenant, la vraie tendance qu'il faut suivre, ce sont les vampires ! Plus élitiste, le vampire donne matière à quelque chose de plus cérébré en s'aventurant loin des poncifs dans lequel le genre peut s'enfermer. La fresque velvetienne Only Lovers Left Alive (2014) est un bon exemple de cet affranchissement. A Girl Walks Home Alone at Night brouille encore plus les pistes en tâtant du western spaghetti punk rock californien. Le genre, bien sûr, se prêtant à la romance érotique stylisée donne de quoi savourer ce bel objet monochrome. Trailer



10. Saroos - Return (2013)
Le rock instrumental n'a d'intérêt que dans la puissance d'évocation qu'il suscite. C'est très subjectif tout ça mais en ce qui concerne ce troisième effort de Saroos, le pari est réussi. Non dans l’instantanéité, l'objet se laisse apprivoiser d'écoute en écoute de par la densité des arrangements. Hybride mécanique dont la partie organique a toujours la part belle, on a un krautrock mi-pop mi-éthéré mais toujours vivant ! Matière sonore aux multiples touches d'exotisme, entre rythme et contemplation, ça vaut la petite balade. Youtube

dimanche 5 avril 2015

Punkryden Mixtape : March 2015

1. Thousand - The Flying Pyramid quota hype
2. Grimes - REALiTi quota commercial
3. Sufjan Stevens - Should have known better quota folk
4. Colleen - Lighthouse quota chill
5. Áine O'Dwyer - We Plough the Fields and Scatter quota aspirateur
6. Thomas Belhom - Colors quota chanson française
7. Pärt Uusberg - Meeleolud lapsep6lvest II osa (Risttuules OST) quota OST
8. Jóhann Jóhannsson - The Sun's Gone Dim and the Sky's Turned Black quota Glados

jeudi 2 avril 2015

SolangeBouffeTaCultureChallenge - Mars


1. NaissanceE (2014)
Jeu d'exploration au gameplay des plus classiques qui se partage entre énigmes à la difficulté honnête et phases de plateforme parfois hardcore menant au ragequit voire au suicidequit (mourir sans fin à 10s du end, pourquoi ?). Mais sinon quelle ambiance, quelle direction artistique ! Descente aux enfers dans les cavernes d'aciers, architecture dantesque, fuite en avant qui rappelle la claustrophobie ressentie tout proche du bedrock dans Minecraft ! Trailer


2. Royal Affair (Nikolaj Arcel, 2012)
Mads Mikkelsen : voila, je crois que j'ai à peu près tout dit. Beaucoup plus convaincant que dans son rôle de looser apathique dans La Chasse sorti la même année, il a qu'à être là pour que ça soit bien. Même s'il interprète un homme éclairé, tapis au fond de lui, sommeille le guerrier silencieux prêt à t'envoyer en première classe à Valhalla. Ici, médecin de Christian VII, roi du Danemark (qui fait parti de la liste réjouissante des mad monarchs !), l'allemand profitant de la démence du souverain se fait sa femme et prend la responsabilité de l'état en menant une politique humaniste inspirée des Lumières. Sauf que ça va mal se passer car le peuple est un peu con-con. BA



3. Mommy (Xavier Dolan, 2014)
Je ne connais pas encore assez Xavier (découvert via la belle surprise qu'est Laurence Anyways) pour déterminer si je dois le considérer ou non comme une tête à claque. Ici, aucune référence au Willi Waller 2006, mais c'est l'accent québécois voire la musique de Céline Dion qu'on serait prêt à se voir apprécier. Toujours d'une maturité déconcertante, un portrait de femmes qui se battent pour survivre, qui se battent pour trouver leur place, une photographie 1:1 agréable rien que par sa forme, un sujet fort, des moments forts, bref c'est pas mal bien, là.  BA



4. Soko - 18 mars @ La Maroquinerie, Paris
Après un premier album (I Thought I Was An Alien) merveilleusement sensible et lo-fi, la bordelaise, américaine d’adoption, revient avec un sophomore (My Dreams Dictate My Reality) des plus punchy qu'elle vient défendre sur scène. Soko, c'est une personnalité en soit, c'est la fille capable de s'évanouir, roter et cracher sur scène dans la même minute. Glousser, oublier ce qu'elle fait là et apostropher une personne du public qui parle trop fort. Faire monter dans la surprise générale... Christophe sur scène ! Bref, Soko est punk mais elle avant tout généreuse. Live 



5. Azam Ali et Niyaz - 27 mars @ Café de la Danse, Paris
Rencontre avec la chanteuse iranienne Azam Ali, elle même fan de Hildegarde! Dans sa belle robe rouge, qu'elle a fait tournoyer à un moment à la manière des derviches tourneurs, c'est une soirée sous le signe de la célébration, éloge de cette «minorité» depuis toujours oppressée qu'est la femme. Que ce soit en turc, perse, farsi, urdu ou anglais, sur un son dancefloor électro, Niyaz pousse à la transcendance toujours plus haut et loue ce qu'il y a de plus beau en chacun de nous : l'amour. Youtube



6. La Trilogie Nikopol - Enki Bilal (1980-92)
Découvert à travers l'adaptation cinématographie Immortel (ad vitam) (2004) que j'avais bien aimé malgré la 3D hideuse, retour sur l'univers de la trilogie Nikopol de Enki Bilal à travers son support d'origine : la bande-dessinée ! Le dessin est impeccable et s'améliore de volumes en volumes. Malgré un scénario catastrophique dans le second tome, l'univers est là : dieux égyptiens venus accomplir leurs mystérieux desseins, projection politique loufoque, cohabitation entre toutes sortes d’espèces venus d'ailleurs façon District 9 et enfin ce noble sport qu'est le chessboxing ! Cross-media (bd, journaux, cinéma), l'histoire se découvre sous plusieurs angles et c'est très appréciable. Avis


7. Thomas Belhom - Maritima (2014)
La musique de Thomas Belhom est une musique d'orfèvre : elle est ciselée, niellée voire même damasquinée. Deux ans après le délicieux Rocéphine, on retrouve et reconnait de nouveau son identité sonore entre mille. C'est le léger spleen du dimanche matin qui mouille nos yeux car oui on sait qu'on est heureux, c'est le petit égarement qui s'achève, le voyage immobile dont on vient juste de revenir. Une fresque sonore qui nécessite plusieurs immersions tant cette pop de chambre est brute de mille aspérités. Youtube



8. Ubik - Philip K. Dick (1969)
Ca m'apprendra à lire trop de SF dans un même mois : j'ai enfin été déçu. Critiques majoritairement dithyrambiques, j'ai que finalement peu accroché à causes des dialogues plats qui font patauger le récit. Un monde capitaliste où tout se monnaye jusqu'à la porte d'entrée, une pointe de fantastique avec des pouvoirs psy (télépathie, précognition) et anti-psy (nullification des pouvoirs psy), le concept de «semi-vie» rappelé récemment par Inception et enfin la régression dans le temps ! Ça présageait bien et beaucoup mais c'est pas le labyrinthe narratif tant attendu mais plutôt comme si l'auteur cherchait où aller pour enfin s'enfoncer dans une thématique jusqu'au dégoût. Ubik aurait sans doute gagner en intérêt dans un format plus court. Critique (négative)


9. Realistic Kissing Simulator (2014)
Les simulateurs, c'est bien ! Les simulateurs qui offrent l'opportunité de s'exercer à des choses essentielles, c'est mieux. Realistic Kissing Simulator est de cette trempe là. Multi-joueur (2 étant l'idéal), une fois le consentement  mutuel des partenaires clairement établi, l'expérience sensitive commence. A l'aide de deux boutons, on contrôle notre excroissance buccale qu'il va falloir tant bien que mal fourrer dans la gorge de notre adversaire. Bien sûr, on peut aussi viser le nez, l'oeil ou encore le menton. Walkthrough + Jeu



10. Crosswind - La croisée des vents (Martti Helde, 2015)
Ovni cinématographique sans aucun précédent pour sa forme. Drame personnel d'une mère de famille qui se voit séparer de son mari s'inscrivant dans le drame collectif de l'holocauste soviétique où des centaines de milliers d'estoniens se sont vus déportés dans les kolkhoze sibériens. Ici, le spectateur est littéralement pris en otage à travers de longs plans séquences où la caméra erre parmi les scènes figées. On ne peut pas faire autrement que regarder ; les expressions, les visages, les postures et putain  la catharsis fonctionne à plein régime. Chef d'oeuvre. BA