dimanche 3 juillet 2016

SolangeBouffeTaCultureChallenge - 2016 - Trimestre 2 (2/2)


Séries

Six Feet Under : Saison 1 à 5 (2001-2005)
Troisième tentative de me lancer dans ce soap odyssée et ce sera enfin la bonne ! Que la thématique (maison funéraire) peut rebuter mais c'est avant tout la vie que Six Feet Under vient célébrer. L'empathie qui se crée pour les membres de la famille Fisher est immense (malgré des aspects détestables). Mais c'est dans sa séquence finale que tout se déploie : malgré un kitch gênant, l'émotion est là, ancrée, fort des nombreuses souvenirs qui émaillent une vie et bouleverse aux larmes, encore et encore. Une série une fois terminée dont on ne fera jamais vraiment le deuil. Et puis Lauren Ambrose. Final

Rick et Morty : Saison 1 à 2 (2013-2015)
Je ne regarderais sûrement jamais Doctor Who car j'ai trop à rattraper. C'est bien dommage mais Rick et Morty arrive à point pour le substituer et combler mes attentes en terme de science-fiction mindfuck. C'est totalement barré épisode après épisode et rejoint les éclairs de génie qu'on a quelque fois avec Adventure Time. Le tempo des rebondissements est implacable tant ça se disperse en tout sens. Les références au genre font d'ailleurs plaisir à voir (Hypérion en l’occurrence). Même que je me suis entiché de la VF en plus. Streaming


Musique

Mi and L'au - Four Pair Of Wings (2016)
Le duo franco-finlandais accommode en général sa musique de peu. C'est encore plus vrai dans son dernier album Four Pair Of Wings où le dépouillement est quasi-totale. Et c'est pour le mieux, la voix cristalline de Mira va a l'essentiel, les arrangements de Laurent sont égrenés discrètement tel un chapelet, pas plus pas moins. Très pudique du fait de l'absence d'artifice, à qui veut bien lui porter attention, la juste émotion s’immisce en nous. Les mots nous bordent, sans aucun ennui, dans un confort raffiné. Youtube

Deakin - Sleep Cycle (2016)
Et si le vrai génie de Animal Collective, c'était en fait Deakin ? Car on va pas se mentir le collectif animalier, telle une bête pris dans un piège, attend connement que le chasseur viennent l'en libérer. Painting With (2016) ne convint pas, Enter the Slasher House (2014) c'est de la pop recouverte de reverb et autres pouic-pouic caches misères et Panda Bear n'en parlons pas, j'ai envie de le taper depuis son dernier set grognon à la Gaieté Lyrique. Deakin propose une nouvelle forme de vie, organique et extra-terrestre mais surtout libre de réinventer son propre ADN ! Youtube

Mitski - Puberty 2 (2016)
Alors si j'aime ce disque, c'est parce que ça convoque chez moi, Annie Clark me susurrant des je t'aime, m'intimant de me taire, avant de pouffer de rire. La comparaison avec St-Vincent est totalement inévitable, déjà dans la voix mais aussi dans la liberté d'écriture qui se permet d'être novateur au sein d'une scène rock qui n'invente plus grand chose depuis un siècle. Bien qu'arty, Mitski n'oublie pas de proposer une pop décomplexée et ça fait du bien. Le nom de l'album est un peu chelou quand même. Youtube



Livre

Atzeca (Gary Jennings, 1991)
Fortement encensé, j'ai commencé ma lecture de Inca (Princesse du Soleil)  pour l'arrêter 30 pages plus loin. Y a un truc qui allait pas. Le bon livre entre les mains, ce millier de pages tu y penses encore avec nostalgie. Roman historique basé sur le témoignage fictif d'un mexica, tout les pans (politique, commerce, religion, mœurs, ...) de cette grande civilisation sont abordés. C'est l'histoire de peuples qui ont évolués en parallèle de l'ancien monde, avec leurs différences et parfois similitudes troublantes. Le récit s'achève bien sûr sur l'épique conquête du Nouveau Mexique par Cortès, redoutable stratège, qui met à bas un continent entier. Babelio

Le pousse-pousse (Lao She, 1998)
On suit les mésaventures de Siang-tse dans les rues de Pékin des années 20. Siang-tse est un bon gaillard, prêt à se tuer à la tâche, à la morale sans faille, un peu bébête mais pas trop pour pouvoir quand même s'y attacher. La vie c'est le pousse-pousse et il en démord pas, quand bons nombres boivent ou vont aux putes, Siang-tse économise pour devenir propriétaire du sien. Le pousse-pousse est une histoire de la misère, d'une condition où sa seule force physique lui payera son bol de riz quotidien. Bien sûr, c'est un conte et les contes finissent toujours mal. Babelio

Le petit prince (Antoine de Saint-Exupéry, 1943)
J'avais jamais lu. Enfin si, à l'instar d'un Tincjo en Tibeto, j'ai abandonné la Eta Princo après quelques pages de difficultés espérantistes. Il est bien temps de savoir de quoi il en retourne après avoir vu le film d'animation de Mark Osborne (2015) où s'y mêle les références à l'histoire originale. Verdict : c'était sympa, un peu court, raciste à un moment, un peu simplet mais gentil et sans mauvaises intentions, ça m'a fait penser à Mario Galaxy (ou Micromegas) qui a du inspirer l'aviateur, auteur de cet ouvrage jeun public. Je peux enfin me targuer aux nez de tous d'avoir lu le chef d'oeuvre. Libro

Le maître (Patrick Rambaud, 2015)
On est au 4ème siècle avant JC et Tchouang-tseu prône l'anarchie. Ni Dieu, ni maître, le maître rejette la pensée qui compartimente et les penseurs qui pensent pour toi (en l’occurrence le confucianisme ambiant) : le taoïsme est né ! Cette courte biographie romancée du philosophe donne envie d'être le plus inutile possible sur son canapé. C'est au gré des petites sagesses qui closent chaque rencontre, chaque expérience, qu'on  a envie nous aussi de tout basarder derrière nous pour aller vivoter là où ça nous chante. Zen et désinvolte, il est bon de désaprendre. Babelio