lundi 20 mars 2017

SolangeBouffeTaCultureChallenge - 2017 - Trimestre 1 (2/2)


Concerts

Mitski - 21 février @ Théâtre Les étoiles, Paris

J'ai longtemps assimilé Mitski à Annie Clark. S'en est fini à partir de maintenant : Mitski remplace Annie Clark dans mon cœur ; Mitski devient une entité à part entière. Ça et le fait que Annie Clark, malgré les propos qu'elle a pu précédemment tenir dans une de ses vidéos, ne m'aimait en fait pas pour de vrai ! C'est Cara Delevingne qu'elle aimait ! Blague à part, Mitski est une chouette fille, qui a une présence scénique hors norme. Un peu mystérieuse, elle dégage à la fois noblesse et sensualité. A sa vue, je redeviens un adolescent bourgeonnant qui vit sa deuxième puberté. Live

Nosfell - 18 mars @ Musée Guimet, Paris
Ce concert a bien failli terminer dans la liste des événements manqués. Je m'étais convaincu que les applaudissements que j'entendais en sourdine depuis l'expo Kimono, Au bonheur des dames étaient pour une quelconque première partie. Enfin, on arrive pour Mindala Jinka et l'honneur est sauf. Borborygmes rigolos et chant aux multiples facettes, Nosfell joue avec sa bouche comme il bouge avec son corps : sa virevolte est féline, quoi qu'on en dise, les statues khmer ont eu chaud à leurs fesses. J'oubliais, bienvenue en Klokochazia ! Live


Spectacle/Expo

Musée Cinéma et Miniature @ Lyon
Après un passage obligé à la villa des Frères Lumières (et son magnifique jardin d'hiver), à Lyon, ville historique du cinéma, la next step consiste en la visite du musée dédié au septième art. Regroupant une myriade d'objets originaux issus de tournage (fat Guizmo, reine Alien robotisée, tricératops de Jurassic Park, etc), la collection s'axe principalement sur les coulisses des effets spéciaux, les décors ainsi que les costumes. Y est accueilli aussi une exposition des décors et figurines du rafraîchissant «Ma vie de courgette», film d'animation où les personnages ont des si grosses têtes qu'on se demande comment ils ont pu enfiler leur t.shirt ! Lien

Paris Face Cachée : Bois d'amourette, Le mystère du paquebot blanc, Moteur. Ҫa tourne. Action.
Il y a un seul moment dans l'année où je fais preuve d'autant de concentration, c'est lors de l'ouverture de la billetterie de Paris Face Cachée. Pour cette édition, c'est La Bonne Graine, école d’ameublement qu'on investira. L'occasion d'une initiation à la marqueterie où je fabriquerais un magnifique damier mi-cèdre blanc mi-wengué. Découverte de l’intérieur art déco de la piscine Molitor pour un escape game un peu chaotique. Ensuite, flânerie studieuse avec Juliette Dubois de Ciné-Balade pour en apprendre plus sur le 16ème arrondissement comme lieu de tournage. Enfin, on investira la salle de projection du Majestic Passy pour découvrir le métier de projectionniste. Lien

Antique Parc @ Musée gallo-romain de Fourvière, Lyon
Chouette idée que de proposer en fin exposition une synthèse de la collection permanente tout en cases et en bulles. B-gnet, dessinateur de bande-dessinées lyonnais, y dévoile des planches de son futur effort. Antique Parc où quand la colline de Fourvière devient le siège de manipulations génétiques pour faire revivre l'homo romanus ainsi que son panthéon d'instables divinités. Comme le parc de son homologue hollywoodien, on peut s'attendre à que tout ne se passe pas comme prévu. De quoi valider les connaissances acquises sur Lugdunum et son jardin archéologique. Lien


Jeux-vidéo

Resident Evil 7: Biohazard (Capcom, 2017)
Depuis le reboot du premier volet sur GameCube, je n'avais jamais osé replonger dans la licence. Je me souviens maintenant pourquoi : c'est évidemment trop traumatisant. Même si ça réveille le Stéphane Plaza qui est en moi, y a bien que quand sonnent les notes des save room que je me détends. Qu'à moitié quand on jette un rapide coup d’œil au peu de soin et de munitions qu'il nous reste tant il nous fait douter qu'on va réussir aller au bout du survival. Scénario aux petits rognons merveilleusement référencé (Saw, Blair Witch, Massacre à la tronçonneuse, etc), je crois que je vais poser un petit arrêt maladie pour m'en remettre. Trailer

Night In The Woods (Finji, 2017)
Ce jeu est verbeux, parfois pas drôle, ennuyeux souvent. Il y a cependant un quelque chose qui y ronronne, non pas parce que l’héroïne est une chatte mais parce qu'il convoque une époque, un souvenir. Celui de la fin de l'adolescence, cet entre-deux aigre-doux où l'on se cherche. Pendant ce temps, l'enfance qu'on a pu connaître évolue sans nous. Ce jeu est une madeleine de Proust au goût connu et rassurant. Puis sans crier gare, vient ensuite cette saveur inédite du fait de la redécouverte et l'expérience, l'umami, long en bouche, qui ouvre sur de nouvelles perspectives. Trailer

Hidden Folks (Adriaan de Jongh, 2017)
Si on me demande où est Charly, je répondrais sans hésiter «au golf !». Hidden Folks reprend le concept du célèbre Waldo, bonnet-marinière rouge et blanc, qui a pour principal passe-temps de se fondre dans le décors. C'est que les tableaux de Hidden Folks, en plus de fourmiller en détails rigolo dessinés main, s'animent et prennent vie. De quoi précipiter une prise de rendez-vous chez l’ophtalmo. Les bruitages sont tous fait à la bouche, ce qui rend le tout très attachant. Enfin dernier argument et non des moindres, c'est le seul jeu où on peut poker des crocodiles ! Trailer

dimanche 19 mars 2017

SolangeBouffeTaCultureChallenge - 2017 - Trimestre 1 (1/2)


Série

Stranger Things : Saison 1
Je ne suis pas étonné qu'il se passe encore des trucs chelou dans l'Indiana (depuis Marshall et Simon). Stranger Things, c'est le revival eighties qui joue la carte de la nostalgie pour toi qui a connu les walkman et les tubes de smarties. Quant au scénario, c'est surtout ultra-référencé : impossible de ne pas s’apercevoir du copier/coller de Beyond: Two Souls de David Cage (qui s'est lui même inspiré de Stephen King). Ça n'apporte pas grand chose au schmilblick à part de nous caresser dans le sens du poil. Et puis ces références à Ghost Buster pour la prochaine saison présagent de chouettes réjouissances ! Trailer

Before : Saison 3
Paul Paulsen est toujours dans la place. Après quelques errements sur Youtube à forcer le buzz, il revient à l'essence même de ce qu'il aime faire : du cinéma putain. Avec son ami de longue date Camille/Clément/Victor (plutôt indécis le garçon) ainsi que Chloé et Romain : le trouple poursuit ses errances apéritives maintenant au grand air. L'écriture, toujours aussi loufoque, nous emmène Sur la route. Mais c'est surtout, l'intelligence de la production qui vient transcender les barres de rires : Before sait nous toucher, Before a atteint le next level shit ! Episode



Cinéma

Jodorowsky's Dune (Frank Pavich, 2014)
C'est incroyable de penser que le Dune de Jodorowsky m'a amené bien plus loin que le Dune original (de Franck Herbert, j'entends). J'ose espérer qu'un jour soit aussi documenté l'aventure humaine autour du kickstarter pour le film sur La Horde du Contrevent de Alain Damasio. Tout comme Dune de Jodorowsky, The Windwalkers a rassemblé et fait l'objet d'un codex détaillant son univers. Moins exaltant dans les faits pour ce dernier, ces deux aventures ont cependant en commun ce rêve coruscant, cette vision exaltée, tellement ambitieuse qu'on en oublierait les basses réalités qui feront tout merder. BA

Dans la peau de John Malkovich (Spike Jonze, 1999)
Je savais d'avance que ce film allait me séduire car Charlie Kaufman (Eternal Sunshine). Ensuite parce que même s'il est un peu de guingois, parfois ridicule sur certaines scènes, ce long métrage a su m'amener dans un ailleurs. Une idée d'un cinéma qui tente des trucs qui sur le papier font grimacer mais une fois à l'écran te mette tout sourire. Apparemment, la monomanie du réalisateur ce sont les marionnettes qu'il met à l'honneur à l'écran (comme dans Anomalisa). Il les fait danser avec telle virtuosité que ça me ferait revoir mon jugement sur l'art mineur de mon ami Guignol. BA



Lecture

Dune - Le Cycle de Dune, Tome 1 (Frank Herbert, 1965)
J'aurais tellement voulu aimer. Que ce soit aussi viscéral et jusqu'au-boutiste qu'un Damasio. Et non, ce n'est pas le chef d'oeuvre tant attendu. L'univers a un potentiel alarmant qui reste survolé. L'écriture est pauvre, répétitive et aseptisée. Autant de lacunes qui se subiront moins à l'écran dans l'attendu remake de Denis Villeneuve (Premier Contact). J'espère y trouver ce que je n'ai pas trouvé dans livre de Franck Herbert : de la survie en milieu hostile, des scènes épiques, des réflexions métaphysique de haute volée. J'ai bon espoir que ça sera plus intéressant que l'original car je cerne mal l'engouement qui a pu se créer autour. Babelio

L'Affaire Arnolfini (Jean-Philippe Postel, 2016)
Van Eyck, tout comme Trump, est principalement connu pour l'admiration qu'il porte à Poutine. En effet, dans le portrait dit des Epoux Arnolfini, il le représente. Voila le genre de secret qu'on ne retrouvera pas dans cet essai concernant l'énigme du célèbre tableau du peintre belge. Un peu déconcertant car n'ayant pas de trames narratives à la Tracy Chevalier, L'Affaire Arnolfini se lit comme un rapport d'enquête. Sans louvoiement, chaque symbole du tableau est passé au crible d'un examen poussé mis en perspective avec des éléments de contexte socio-historique. A vous de résoudre le mystère qui plane autour du célèbre couple ! Babelio



Bande-dessinées

Maus : L'Intégrale (Art Spiegelman, 1986-91)
On a beau se documenter sur le sujet, ce n'est qu'à travers un travail de catharsis à la première personne qu'on prend la pleine conscience de ce que fut cette réalité. Le caractère laudatif de la critique ne s'est pas fourvoyé sur le cas Art Spiegelman, tant sur moi, Maus a eu la violence de l'impact d'un Fils de Saul. Le ton donné par les échanges du couple père-fils est parfois un peu badin, par contraste, cela ne fait que démultiplier le caractère tragique de ces histoires de petites souris. Maus est aussi un essai sur la création de part la mise en abyme qu'implique le travail de mémoire de l'auteur. Planche

Un océan d'amour (Grégory Panaccione, Wilfird Lupano, 2014)
J'ai un point commun avec le petit héros en marinière, c'est que je n'ai pas en affection les boîtes de sardines. Ça fait enfler mon gros doigt de pied. Un océan d'amour est une aventure loufoque qui nous rappelle que l'amour c'est beau et que l'océan il est cra-cra. Roman graphique qui ne se cache pas quant à sa composition (de l'amour, de l'océan et des bigoudènes). C'est une aventure muette avec moult mouettes aux péripéties burlesques qui font pétiller des personnages haut en couleur. Le dessin de Panaccione est expressif, clair et cinématographique. Longue vie au beurre salé. Planche